Handicap et difficultés d’élocution : quand un spot déloge les idées reçues de plus d’1 million d’internautes sur YouTube

Publié le 20 mars 2014 par Valérie Di Chiappari

Un nombre de vues qui sans égaler celles du dernier clip de Stromae (plus d’1,7 million) s’en rapproche.

Un nombre de vues certes enregistrées en deux ans quand le chanteur belge fait un carton en deux jours. Mais la durée n’enlève rien à la performance sur YouTube du spot de sensibilisation aux difficultés d’élocution et de communication, réalisé par la délégation APF de Loire-Atlantique (44).

Difficultés d’élocution ne veut pas dire problèmes cognitifs

En 3’39, ce clip intitulé Et pourtant je comm’unique plonge celui ou celle qui le regarde en rase campagne. Avec deux protagonistes : un garagiste en situation de handicap ayant des difficultés d’élocution et un automobiliste valide tombé en panne. Incompréhensions, a priori, préjugés : les deux hommes parviendront-ils à se comprendre ? Et si, au final, c’était la personne en situation de handicap qui sortait la personne valide d’une situation difficile ?

Si ce spot a touché autant d’internautes mais aussi de spectateurs*, c’est parce qu’il joue, avec beaucoup d’humour et d’audace, sur les idées reçues et notamment celle selon laquelle la personne ayant des difficultés à s’exprimer aurait aussi des problèmes cognitifs. « La voiture est en rade, y’a un type qui me traîne dans les pattes », s’agace l’automobiliste au téléphone. En écho, le mécanicien se plaint lui aussi au téléphone : « Y’a un type que j’essaye de dépanner, il ne prend même pas la peine de m’écouter. Ça m’énerve ! »

Toujours se méfier des apparences

Pour Grégoire Charmois, directeur de la délégation APF 44, le spot a aussi rencontré son public parce qu’il est le fruit d’un travail de co-construction entre des adhérents de l’APF et des professionnels du cinéma. « Notre groupe Démosthène, qui rassemble une vingtaine de personnes rencontrant des difficultés d’élocution ou intéressées par cette problématique, a souhaité s’entourer de comédiens, Philippe Le coq, l’automobiliste valide, et Damien Ribeyrol, le garagiste, ainsi que d’un réalisateur, Gwenaël Cohenner. »

Du scénario à la postproduction en passant par le tournage, le monde du handicap et celui du cinéma ont donc appris à se connaître et à travailler ensemble, avec le soutien financier de la Ville de Nantes.

Sur YouTube, les internautes sont nombreux à se réjouir du retournement de situation et rappellent qu’il faut toujours se méfier des apparences. Estelle Nouel – Photo DR

*Le DVD du film, vendu 6 euros par la délégation APF 44 a été utilisé comme outil de sensibilisation et diffusé dans des mairies, différents organismes publics et des établissements scolaires.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.