L’Una lance une campagne pour sauver les service d’aide à domicile

Publié le 6 mars 2015 par Franck Seuret
« Les services d'aide à domicile se concentrent désormais sur l'aide aux gestes de la vie quotidienne essentiels. Elles ont également sollicité les aidants. © Anne-Sophie Mauffré/Una

« Pouvez-vous imaginer un monde sans aide à domicile ? » L’Una, le premier réseau français de l’aide, des soins et des services à domicile, vient de lancer une campagne de communication. Objectif : interpeller les élus et l’opinion publique sur le manque de financement de ce secteur.

Capture d’écran 2015-03-04 à 22.08.37« Sans nous, demain, les services d’aide à domicile ne seront bientôt accessibles qu’à ceux qui peuvent payer », s’insurge l’Una. Visuels chocs à l’appui, le premier réseau français de l’aide, des soins et des services à domicile lance une campagne de communication pour réclamer des financements à la hauteur des besoins pour les services d’aide à domicile, au bord de l’asphyxie.

Elle organise également, samedi 7 mars, des rassemblements dans 17 villes de France. Moins de trois semaines avant les élections départementales, qui renouvelleront les conseils généraux, principaux financeurs de l’aide à domicile.

Un système « structurellement déficitaire »

« Le système de financement des services à domicile, organisé par l’État, est aujourd’hui structurellement déficitaire », souligne l’Una. Les services de ce réseau intervenant auprès de personnes âgées ont perdu en moyenne 42 centimes par heure d’intervention réalisée. Soit un déficit cumulé de près de 8 millions d’euros. Les défaillances se sont donc multipliées ces dernières années.

Des structures d’aide à domicile au bord de l’asphyxie

Le constat vaut aussi pour les personnes en situation de handicap. Le tarif accordé aux prestataires dans le cadre de la prestation de compensation du handicap (PCH) est fixé à 17,59 € depuis 2009. Soit bien en dessous du coût de revient d’une heure d’intervention auprès de personnes handicapées : 23 € selon une étude d’Handéo. Les services ne facturent pas ce tarif : leur prix horaire moyen s’élève à 21,08 €. Ce qui laisse donc 3,50 €, en moyenne, à la charge de l’usager. Le différentiel entre le coût de revient de la prestation et le prix moyen facturé (près de 2 € en moyenne) vient gonfler le déficit des structures d’aide à domicile : beaucoup se trouvent au bord de l’asphyxie.

Le « vide abyssal des programmes sur la solidarité »

L’Una réclame donc une réforme du système de régulation et de financement du secteur. Pour les personnes en situation de handicap vivant à domicile, elle demande notamment une revalorisation du tarif horaire PCH. À la veille des élections départementales, les propositions des partis politiques accusent un « vide abyssal sur les programmes de solidarité », dénonce la Fnath, l’association des accidentés de la vie. L’APF presse également les candidats de s’engager sur la politique locale du handicap. La campagne de l’Una permettra-t-elle de lancer le débat ? Franck Seuret

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