Cap emploi, une bouée pour seulement 30 % de demandeurs d’emploi handicapés
Les Cap emploi accompagnent seulement trois demandeurs d’emploi handicapés sur dix. Les moyens de ces 102 organismes spécialisés n’augmentent pas assez pour faire face à l’explosion du chômage des travailleurs reconnus handicapés. Leurs résultats sont pourtant encourageants.
Pendant la crise, les Cap emploi ne chôment pas. L’an passé, ces 102 organismes de placement spécialisés ont accompagné près de 180 000 demandeurs d’emploi handicapés. Soit 13 % de plus qu’en 2010 selon le baromètre d’activité 2015 des Cap emploi, rendu public mardi 12 mai. Mais dans le même temps, le nombre de travailleurs reconnus handicapés à la recherche d’un emploi avait augmenté de 73 % !
77 500 nouveaux bénéficiaires en 2014
Selon sa convention de collaboration avec Pôle emploi, Cap emploi suit les demandeurs d’emploi nécessitant, « au regard de leur handicap, un accompagnement spécialisé de leur parcours d’insertion professionnelle ». À charge pour les conseillers Pôle emploi d’y orienter les personnes en ayant le plus besoin, dans la limite des places disponibles. Cap emploi a pu ainsi accueillir 77 500 nouveaux bénéficiaires en 2014, en plus de ceux déjà suivis, contre 70 000 les années précédents.
Mais moins de places que de besoins par manque de moyens
Ce nombre de nouveaux entrants dépend des moyens financiers (104 millions d’euros en 2015, + 10 % depuis 2010) dégagés par l’Agefiph, le Fiphfp et Pôle emploi, ses financeurs. « L’ augmentation n’est pas à la hauteur de l’explosion du nombre de demandeurs d’emploi handicapés, note Gilles Lenice, le délégué de Cheops, la tête de réseau Cap emploi. On ne peut donc pas accueillir toutes les personnes qui auraient besoin d’un accompagnement spécifique. » Sur dix demandeurs d’emploi en situation de handicap, trois sont accompagnés par Cap emploi et sept par Pôle emploi.
45 % des personnes accompagnées au chômage depuis au moins deux ans
En raison de la crise, la part des personnes suivies ayant une durée d’inactivité supérieure à deux ans ne cesse d’augmenter : elle est passée de 17 % en 2010 à 45 % en 2014. Ce frein à l’emploi s’ajoute à la sous-qualification (70 % ont au plus le BEPC), à l’âge (29 % sont âgés de plus de 50 ans) et aux limitations physiques (plus de 75 % des demandeurs d’emploi accueillis par Cap emploi), psychiques, mentales… Ces organismes spécialisés ont donc recours à toute une panoplie d’outils : diagnostic d’employabilité, orientations en formation, aides à la compensation du handicap…
Les placements augmentent plus vite que les effectifs suivis
Entre 2010 et 2014, les placements ont augmenté plus vite (+ 20 %) que les effectifs suivis par Cap emploi (+ 13 %). L’an passé, plus de 55 000 d’entre eux ont retrouvé un travail. Près de 60 % des placements correspondent à des contrats d’au moins six mois. Avec l’espoir de sortir durablement du chômage. Franck Seuret
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