Sclérose en plaques : un lien avéré avec le faible taux de vitamine D
Les personnes avec une carence génétique en vitamine D auraient deux fois plus de risque de développer une sclérose en plaques. Une récente étude révèle ce lien.
Des résultats porteurs d’espoir. Une étude génétique, publiée mardi 25 août dans la revue PLoS Medicine, confirme un lien entre un faible niveau de vitamine D d’origine génétique et l’apparition de la sclérose en plaques (Sep). Cette carence multiplie même par deux le risque de développer la maladie. Les auteurs ont analysé les différents niveaux de vitamine D parmi 14 498 personnes atteintes de Sep et 24 091 autres en bonne santé.
Des études précédentes avaient déjà mis en évidence un lien entre la maladie et le niveau de vitamine D. Cependant, elles n’avaient pas pu démontrer l’origine de cette carence soulignant seulement que les personnes malades restaient plus chez elles donc recevaient moins de lumière, cette dernière générant cette même vitamine. Le Dr Benjamin Jacobs, directeur du service pédiatrique du Royal National Orthopedic Hospital à Londres n’ayant pas participé à cette étude, a cependant déclaré à l’AFP : « Soit la déficience en vitamine D provoque la Sep soit il y a d’autres interactions génétiques complexes ».
Le corps fabrique la vitamine D lors de l’exposition au soleil. Du côté de l’alimentation, elle se trouve dans les abats, les poissons gras et le jaune d’œuf. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) précise que les apports nutritionnels recommandés sont de 5 µg par jour chez les adultes et les enfants de plus de 3 ans et 10-15 µg par jour chez la personne âgée. L’Anses souligne que l’alimentation en apporte à peine 2,6 µg /j chez les adultes.
Une maladie du jeune adulte
Les chercheurs indiquent que cette carence n’est pas le seul facteur de risque d’apparition de la maladie mais qu’en agissant sur ce lien, il est possible de diminuer le nombre de malades. La science travaille actuellement dans ce sens et mène des essais cliniques afin de déterminer si une supplémentation en vitamine D, chez des enfants et des adultes en bonne santé, peut avoir une action bénéfique. Attention, elle ne doit pas se faire sans avis médical.
La sclérose en plaques, maladie auto-immune affectant le système nerveux central, entraîne des lésions provoquant des perturbations motrices, sensitives et cognitives. En France, elle touche environ 80 000 personnes, principalement de jeunes adultes et davantage les femmes. Première cause de handicap sévère non traumatique chez les trentenaires, il n’existe actuellement pas de traitement pour en guérir. Johanna Amselem
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