“Toy like me” continue de militer pour des jouets représentant le handicap
Suite au succès de sa première campagne de sensibilisation, Toy like me interpelle Lego, le leader mondial du jouet pour qu’il innove en matière de représentation de la diversité. Selon eux, tous les enfants, y compris en situation de handicap, doivent pouvoir se reconnaître dans les jouets qu’ils utilisent.
Des poupées avec une canne blanche, une prothèse auditive ou une tache de naissance sur le visage ? Des Playmobil en fauteuil roulant ou accompagnés d’un chien guide d’aveugle ? Des jouets qui existent déjà ou qui devraient voir le jour prochainement. Voilà de quoi se réjouir à deux semaines de Noël, période bénie pour ce type d’achats. Environ 110 millions de jouets ont été vendus en 2014.
Forte de sa notoriété acquise en avril 2015, Toy like me (“Un jouet qui me ressemble”), une campagne de sensibilisation pour une plus grande diversité dans les rayons des magasins de jouets, se relance dans la bataille en publiant un calendrier de l’Avent renvoyant sur la boîte à idées de Lego. Objectif : faire réagir le leader mondial du jouet qui reste silencieux à ses sollicitations.
Une industrie du jouet excluant les enfants handicapés
En effet, en dépit des 150 000 millions d’enfants vivant avec un handicap dans le monde, l’industrie du jouet peine à s’emparer durablement de cette thématique. C’est ce que dénonce Toy like me, initiée par Rebecca Atkinson, journaliste, et deux de ses amis, parents d’enfants en situation de handicap. « L’industrie du jouet exclut les enfants handicapés. Nous voulons changer cela », explique-t-elle.
Largement relayée sur les réseaux sociaux, Toy like me a récolté en quelques mois plus de 27 000 likes sur sa page Facebook. De nombreux parents soutiennent le mouvement. « Nous souhaitons créer un terrain de jeu plus inclusif pour tous les enfants, souligne Rebecca Atkinson. Pour ceux avec un handicap qui se reconnaîtront enfin dans les allées du magasin de jouets et pour les enfants valides qui pourront mieux appréhender la différence. »
Suite à la première campagne du mois d’avril 2015, un fabricant de jouets britannique Makies a créé une nouvelle gamme de poupées présentant un handicap. Utilisant la technologie des imprimantes 3D pour concevoir ses modèles, le fabricant propose des exemplaires uniques avec implants cochléaires et appareils auditifs. Suite à la pétition lancée par Toy like me, Playmobil s’est également engagé à fabriquer des figurines handicapées. Sur sa page Facebook, Playmobil UK a annoncé qu’une collection de Playmobil verrait le jour prochainement. En 2016-2017, espère Rebecca Atkinson.
En finir avec une vision temporaire et gentillette du handicap
Jusqu’à présent la vision du handicap selon Playmobil se résumait à un jeune garçon avec une jambe et le bras cassés dans un fauteuil roulant poussé par son papa. « Que cela raconte-t-il aux enfants ?, s’insurge Rebecca Atkinson. Que le handicap de l’enfant se résume à quelques semaines avec une jambe dans le plâtre puis disparaît ? » Un peu gentillette…
Du côté de Playmobil France, on répond que « les figurines ne sont pas en fabrication et n’existent donc pas actuellement ni en Grande-Bretagne ni en France ». Selon le service de presse que nous avons sollicité, « il s’agit de l’une des pistes de la boîte à idées des designers. Nous espérons que cette collection verra bientôt le jour ». Toy like me y croit fermement et espère maintenant que d’autres fabricants, comme Lego et Mattel, rejoindront Playmobil.
Le fauteuil de poupée handicapée ne rentrait pas dans l’ascenseur de la maison de Barbie
Espérons que ces bonnes nouvelles ne fassent pas long feu, comme la Barbie langue des signes ou la poupée paraplégique. En mai 1997, Mattel met sur le marché une amie de Barbie. Baptisée Becky Share a smile (Becky partage un sourire), et vendue exclusivement aux États-Unis, elle se déplace en fauteuil roulant rose et violet et joue le rôle de photographe de son école. Malgré tous les soins accordés à sa conception, l’initiative fait l’objet de moqueries et la poupée est retirée.
En effet, un adolescent handicapé a remarqué que le fauteuil de ladite poupée handicapée ne rentrait pas dans l’ascenseur de la maison de Barbie. Un petit détail négligé par les concepteurs. Quand la fiction rejoint la réalité… Claudine Colozzi
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