La France toujours dans le troisième peloton des nations paralympiques

Publié le 19 septembre 2016 par Franck Seuret
La France reste loin derrière la Chine, la Grande-Bretagne, l'Ukraine et les États-Unis au classement mondial des nations. ©CSPF2016/Pervillé

16e à Londres 2012, 12e à Rio 2016 : la France a certes gagné quelques places mais les Jeux se suivent et se ressemblent pour son équipe. Elle reste engluée dans le troisième peloton des nations paralympiques, capables de décrocher une dizaine de médailles d’or au plus.

Le verre de Caïpirinha de l’équipe de France est à moitié vide. Ou à moitié plein. Question de point de vue. « L‘objectif est atteint », pour Emmanuelle Assmann, la présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF), interrogée par Faire Face, au soir du dernier jour de compétition des Jeux paralympiques, le 18 septembre. « Nous avions pour ambition de revenir dans le top 15 avec la dixième place en ligne de mire et nous terminons à la 12e place. » Comme en 2008, à Pékin.

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Depuis 1992, la France avait perdu des places au classement mondial des nations, à chaque édition des Jeux paralympiques. À Rio, elle a enfin inversé la tendance. (Infographie Faire Face)

9 médailles d’or à Rio, contre 8 à Londres

Le classement mondial des nations est en effet indexé sur le métal le plus précieux. Or, à Rio, la France a remporté neuf titres paralympiques, un de plus qu’à Londres, en 2012. Cette performance lui permet d’inverser la courbe. Depuis les Jeux de Barcelone, en 1992, où elle avait terminé au pied du podium (4e), comme à Séoul en 1988, la France avait perdu des places à chaque Paralympiade. Jusqu’à échouer à la 16e place, à Londres.

28 médailles au total à Rio, contre 45 à Londres

Tous métaux confondus, la moisson 2016 a toutefois été bien moins bonne que celle de 2012 : 28 médailles contre 45. La France, qui affichait le 8e meilleur bilan à Londres au nombre total de podiums, recule cette fois-ci à la 14e place. « Mais nos athlètes ont terminé quatorze fois en 4e position », relativise Emmanuelle Assmann.  Le contexte était pourtant plus favorable puisque la Russie, 2e en 2012 avec ses 36 titres et 102 breloques, avait, cette année, été exclue des Jeux pour cause de « système de dopage d’État ».

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La Grande-Bretagne fait encore un bond

Ce sont essentiellement les indéboulonnables nations du Top 4 qui se sont partagées les dépouilles de l’ogre russe : la Grande-Bretagne (+ 32 médailles d’or), la Chine (+ 12), l’Ukraine (+ 9) et les États-Unis (+ 9). La France figure, elle, comme à Londres, dans le 3e peloton, celui des pays décrochant entre huit à dix médailles d’or et navigant donc entre la 10e et la 20e place.

Mickaël Jeremiasz plaide pour plus de moyens

« Si la France veut intégrer un jour le top 5 mondial, il va falloir faire un choix politique, a plaidé Mickaël Jeremiasz, le tennisman porte-drapeau de l’équipe de France à Rio, sur France 2. Nos ministères et nos fédérations ont le choix d’investir plus, ou pas, pour que nos sportifs de haut niveau puissent devenir professionnels afin de se consacrer à plein temps à leur sport. C’est le cas en Grande-Bretagne. On a besoin de plus de moyens. »

Le haut niveau au même rang que le sport amateur

« Nous menons une politique équilibrée entre sport de haut niveau et pratique pour tous, argumente Emmanuelle Assmann. Je n’aurais pas le sentiment de remplir ma mission si je privilégiais la compétition au détriment du sport amateur. »

Autrement dit, le renforcement des moyens consacrés au haut niveau ne peut se faire que dans le cadre d’une augmentation générale du budget handisport. L’organisation des Jeux olympiques et paralympiques à Paris en 2024, pour laquelle la capitale française candidate, pourrait favoriser ce changement d’échelle. Franck Seuret

Le beau village paralympique de Rio
Le beau village paralympique de Rio. © CPSF2016/D-Echelard

De beaux Jeux bien organisés

La fête a été belle. Quelques jours avant l’ouverture des Jeux, des doutes subsistaient sur leur bon déroulement, à cause des difficultés budgétaires du Comité d’organisation. « Les athlètes français ont vécu une magnifique expérience, raconte Emmanuelle Assmann, la présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF). Le village était très beau et l’ambiance au rendez-vous, même s’il y avait beaucoup de rampes d’accès qui rallongeaient les trajets des personnes en fauteuil. »

Bien que les ventes de billets aient démarré mollement, 2,1 millions de billets ont finalement trouvé preneurs. Moins bien qu’à Londres. Le 10 septembre, le parc olympique Barra a même battu son record de fréquentation, Jeux olympiques et paralympiques confondus. « L’organisation était également à la hauteur, ajoute Emmanuelle Assmann. Les sites étaient un peu éloignés les uns des autres mais les services de transport se sont avérés performants. »

Comment 3 commentaires

Un peu vieux jeu et puéril, ces tableaux des pays par médailles. Pour certains, c’est un nationalisme-propagandiste depuis des décennies, pour d’autres qui dissèquent à volonté, suivant leurs critères…..pour prouver quoi? Je suis heureux pour ceux et celles qui ont pu participer en premier lieu et après forcément, pour telle ou telle performance qu’elle soit prometteuse ou confirmente pour les anciens. Tiens et curieux quand même: no news sur les pays qui n’auraient pas pu participer faute d’argent, comme annoncé partout avant ces jeux?

Thanks VDC: oui, j’avais d’ailleurs réagi sur l’article. Ma Q reste néanmoins: quels pays ne seraient pas venus faute d’argent donné par le comité ad hoc. Lors de cette panique en août, réf. était faite à la ville de Rio qui allait mettre au pot, idem le gouvernement + des sponsors je crois et ce pour combler le trou qu’avaient laissé des dépenses imprévues lors des JO classiques, dont l’eau “verte” de la piscine.

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