La généralisation du tiers payant, c’est pas pour maintenant
La généralisation du tiers payant devait entrer en vigueur le 30 novembre 2017. Mais la ministre de la Santé et des Solidarités a décidé de repousser cette mesure votée au Parlement en janvier 2016. Elle doit pourtant permettre aux plus précaires de mieux se soigner. Des associations s’indignent et demandent son application dans les meilleurs délais.
Ne pas avancer les frais médicaux lors d’une consultation chez le médecin, le spécialiste, le dentiste… Voilà le principe du tiers payant. C’est l’Assurance maladie qui paye directement le praticien. Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé du gouvernement Hollande, avait annoncé sa généralisation pour fin 2017. Une mesure inscrite dans la loi de modernisation de notre système de santé (art. 83).
“D’ici la fin du quinquennat.”
Mais la nouvelle ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, veut “y aller doucement” d’ici “la fin du quinquennat”. Elle ne souhaite pas imposer cette mesure à des médecins plutôt réticents. Selon elle, ils doivent être mieux accompagnés pour qu’ils prennent ce réflexe, comme c’est déjà le cas des pharmaciens. Le tiers payant ne deviendra donc pas obligatoire pour tous le 30 novembre même si c’est prévu par la loi.
Pas d’avance de frais
Aujourd’hui, il s’applique dans certaines situations. Pour les bénéficiaires de la CMU-C, de l’Aide médicale d’État, les patients en affection longue durée, etc. L’objectif visé en l’étendant à tous ? Diminuer les cas de renoncement aux soins pour raisons financières.
Une nécessité pour l’accès aux soins des plus précaires
Face à la décision d’Agnès Buzyn de repousser la généralisation du tiers payant, plusieurs associations de solidarité et de lutte contre les exclusions se sont alarmées. Parmi elles, le collectif Alerte, Emmaüs France, l’APF, Médecins du monde… Dans un communiqué rendu public mardi 24 octobre, elles soulignent que “la généralisation du tiers payant est une condition essentielle pour l’accès aux soins des plus précaires“.
Elles rappellent également que selon une enquête de l’Odenore, Observatoire des non-recours aux droits et services, “plus de 25 % des personnes qui se présentent à un guichet de la Sécu ont déjà renoncé aux soins dans l’année”. La pilule est difficile à avaler. Valérie Di Chiappari
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