700 km en fauteuil roulant : un défi pour la survie de son entreprise
Jeudi 4 janvier, Édouard Detrez entame un périple en fauteuil roulant de plus de 700 km à travers la France. Arrivée prévue le 24 janvier à l’Élysée. Ce jeune chef d’entreprise veut défendre la pérennité de sa société et sensibiliser aux difficultés des personnes handicapées.
À 26 ans, Édouard Detrez est le fondateur du Fauteuil roulant français. La spécialité de cette entreprise, lancée en 2012 : la conception d’aides manuelles actives et sportives. Des fauteuils fabriqués avec soin, en petite série. Sa société revendique d’ailleurs un savoir-faire et une élégance à la française (choix des couleurs, surpiqûres des tissus,…). Pour défendre son entreprise, Édouard Detrez roulera à la seule force des bras du 4 janvier au 24 janvier 2018 au départ de ses ateliers à Lectoure, dans le Gers. Direction : le palais de l’Élysée.
“Nous avons un besoin crucial de fonds, pour élargir notre gamme de fauteuils sportifs et satisfaire l’offre.”
Faire Face : Pourquoi vous lancez-vous dans une telle aventure ?
Édouard Detrez : Je souhaite interpeller. D’abord sur la survie de mon entreprise. Comme son nom l’indique, le Fauteuil Roulant Français a pour vocation d’assembler des aides techniques actives 100 % made in France. Aujourd’hui, la société a passé un cap. L’Élan, notre premier modèle, est distribué sur le territoire via un grand nombre de revendeurs.
Mais nous avons maintenant un besoin crucial de fonds, notamment pour élargir notre gamme de fauteuils sportifs et satisfaire l’offre. Or, sans aides financières françaises ou européennes, cela est impossible. Ce qui menace l’avenir de l’entreprise. D’autant plus que la concurrence d’origine étrangère est rude…
FF : Ne pouvez-vous être aidé comme lors de la création de votre entreprise ?
E.D : Quand une start-up propose une bonne idée ou une innovation pertinente, trouver de l’argent pour se lancer ne pose pas vraiment problème. Mais ensuite, prétendre à des aides financières pour continuer à se développer devient plus délicat. Du coup, les subventions sont plus difficiles à obtenir. Surtout quand on ne représente qu’une modeste entreprise provinciale, spécialisée qui plus est dans le domaine du handicap.
Ce défi, que j’espère médiatique, vise donc à attirer l’attention et m’aider à lever ces fonds si nécessaires. Je veux que les personnes à mobilité réduite puissent avoir un choix, le choix de rouler français. Enfin, je compte profiter de ma traversée pour sensibiliser sur le monde du handicap en général.
“Je voudrais expliquer au président de la République qu’on peut être jeune, en fauteuil roulant et entrepreneur.”
FF : Comment va se dérouler votre périple ?
E.D : J’ai prévu de traverser neuf départements en 17 étapes. Soit 710 km effectué en fauteuil roulant en 21 jours Pendant ma route, des arrêts sont programmés dans de nombreux villes et villages afin d’aller à la rencontre du public. Pour m’assister, j’aurai à mes côtés un kinésithérapeute et ma famille qui me suivra en camping car.
La dernière étape sera le palais de l’Élysée. Si j’ai la chance de le rencontrer, je voudrais expliquer au président de la République que oui, on peut être jeune, en fauteuil roulant et entrepreneur. Sans oublier, bien sûr, d’évoquer avec lui les difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap : montant de l’AAH, accessibilité, etc.
Je lui glisserai un mot aussi pour lui dire qu’il serait dommage que nos futurs champions handisport et paralympiques aux JO de Paris 2024 ne puissent pas rouler français ! Propos recueillis par O. Clot-Faybesse
Pour suivre le périple d’Édouard Detrez sur les réseaux sociaux :
– sur Facebook
– sur Twitter
Vos avantages :
- Magazine téléchargeable en ligne tous les 2 mois (format PDF)
- Accès à tous les articles du site internet
- Guides pratiques à télécharger
- 2 ans d’archives consultables en ligne
4 commentaires
Très bonne initiative.
bon courage !!!
Et la suite, la fin du parcours, reçu ou non à l’Elysée?
La suite de l’aventure d’Edouard Detrez du Fauteuil roulant français bientôt sur faire-face.fr
Bravo, j’ai des pouces dans un état épouvantable et des escars à rouler dans la rue avec de l’aide, je n’imagine 700 km avec mon action ng2.
Bravo
Mais à quant des suspensions pour encaisser les trottoirs à la place du dos ras le bol d’être dans un cadre roulant pour me deplacer. Alors courage