Prévention et traitement des escarres : les recommandations actualisées
Dix ans après la publication des premières recommandations concernant la prise en charge des patients à risque et/ou porteurs d’escarres, l’association Perse* a présenté aujourd’hui les conclusions d’une nouvelle conférence de consensus. Trois questions au Dr Brigitte Barrois (photo ci-dessous), médecin spécialiste en médecine physique et réadaptation, responsable du département “Qualité-Gestion des Risques” au Centre hospitalier de Gonesse, dans le Val d’Oise.
Faire Face : Pourquoi avoir voulu actualiser les recommandations ?
Dr Brigitte Barrois : L’escarre est une plaie profonde, longue à cicatriser, qui concerne 9 % des malades hospitalisés. Elle a des répercussions physiques et psychologiques importantes et représente un coût non négligeable en termes de durée d’hospitalisation, de matériel et de disponibilité du personnel. Or, cette complication peut être prévenue et dépistée dès les premiers signes. À l’Hôpital de Gonesse, où nous avons harmonisé les pratiques et encouragé la prise en charge globale des personnes à risque, sa prévalence est plus faible qu’au niveau national.
Les recommandations précédentes dataient de 2001, nous nous demandions s’il existait des éléments nouveaux. Les nouvelles prouvent l’efficacité de certaines mesures et répondent aux questions qui restaient en suspens.
FF : Pouvez-vous nous les résumer ?
Dr B.B. : L’escarre survient chez les personnes immobilisées présentant des facteurs de risques. Le principal est la dénutrition. Il faut y ajouter l’incontinence (urines et selles) et les troubles de la microcirculation liés à certaines pathologies (diabète, maladies neurologiques…). Les sujets âgés grabataires et les jeunes paraplégiques sont particulièrement touchés.
Parfois, l’escarre est inévitable, notamment chez la personne en fin de vie. Les recommandations concernant le choix des installations, des pansements et du traitement local ont été précisées. Elles vont améliorer le confort des malades en limitant leurs douleurs et l’odeur de la plaie.
FF : L’éducation thérapeutique a-t-elle prouvé son intérêt ?
Dr B.B. : Tout à fait. Il s’agit d’intégrer la personne concernée à sa prise en charge. Elle apprend à surveiller les zones les plus exposées -le bas de la colonne vertébrale et les talons si elle est alitée, le dessous des fesses si elle est en fauteuil roulant- et prend l’habitude de vérifier qu’elle est bien installée. Si son état ne le permet pas, il est souhaitable d’impliquer son entourage pour la lever régulièrement ou, à défaut, la changer de position en répartissant les pressions grâce à des coussins. Il est par ailleurs recommandé d’assurer une hydratation suffisante et une alimentation riche en protéines, par exemple, en ajoutant des œufs, du jambon mixé ou du fromage râpé dans les soupes.
Propos recueillis par Audrey Plessis – Photo DR
* L’association Perse (Prévention, Éducation, Recherche, Soins, Escarres) réunit les professionnels de santé prenant en charge les patients à risque et/ou porteurs d’escarres.
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1 commentaire
Bonjour Dr. Barrois,
J’aimerais aoir votre avis sur l’escarre de maman au niveau du coccyx. Nous l’avons traité au début par pression négative et ca allait de mieux en mieux. Depuis quelqeus jours ca recidive et c’est devenu rouge comme si la peau etait irritee. Maintennat on est sous purillon avec sudecream pour les bords.
Je sais qeu vous ne pouvez pas evaluer asan avoir vu, mais dans quel cas l’escarre recidive si tout est sous controle, proteine, hydratation, changemnet de position toutes les deux heures etc,
Quel consiel pouvez-vous nous donner?
Merci a l’avance pour votre temps,
Sylvie Feghali