Auxiliaires de vie scolaire : espoirs et déboires de parents
Mathieu, 5 ans, a fait une bonne rentrée. Son auxiliaire de vie scolaire (AVS), la même que l’année dernière, l’attendait, en moyenne section de maternelle, dans son école de Bouc Bel Air (Bouches-du-Rhône). Et depuis, elle l’accompagne à mi-temps, comme notifié par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
Mais David Mauger, son père, n’est pas totalement soulagé, car son contrat aidé arrive à expiration fin septembre. « La direction des services départementaux de l’Éducation nationale nous a dit qu’il allait être renouvelé, précise-t-il, mais on espère qu’il n’y aura aucun retard, ni problème administratif. »
L’an passé, cette AVS avait en effet dû suspendre son activité, un mois après la rentrée, parce que son contrat venait de s’achever. Il avait fallu attendre trois semaines avant que le nouveau soit signé… et qu’elle puisse revenir en classe. Trois semaines durant lesquelles Mathieu, atteint d’un handicap moteur et d’un retard de communication, avait dû rester à la maison, gardé à tour de rôle par ses parents contraints aux congés forcés. « Surtout, cela l’avait totalement déstabilisé, raconte David Mauger. Il ne voulait plus aller à la cantine, sans elle, car il avait peur qu’elle ne soit plus là à son retour. Il a mis deux mois pour reprendre confiance. »
Arthur, 3 semaines sans AVS
Arthur, lui, a dû patienter trois semaines avant que son AVS lui soit affecté, le 23 septembre ! Ce jeune garçon de presque 4 ans, autiste, est en grande section de maternelle, à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). « L’an passé, il n’en a bénéficié qu’à partir de février, déplore sa mère. Et encore, l’inspection académique a décidé unilatéralement que 10 heures suffiraient alors que la MDPH lui en avait notifié 12… »
Cette année, après avoir tenté en vain de joindre le service chargé des AVS pendant deux semaines, Valérie Fano s’était vu répondre que la direction des services départementaux de l’Éducation nationale était en phase de recrutement… En attendant, son fils allait à l’école tous les jours. « Il a la chance d’avoir une institutrice qui a fait l’effort de lui accorder un peu plus de temps qu’aux autres. Mais elle attendait avec impatience l’arrivée de l’AVS pour la soulager. » Et pour qu’Arthur puisse bénéficier de l’accompagnement dont il a besoin. A hauteur de 11 heures au lieu des 12 notifiées…
Hugo, une rentrée trois semaines après les autres
Quant à Hugo, il a fait sa rentrée, lundi 23 septembre, trois semaines après les autres enfants, en petite section d’une école de Marseille (Bouches-du-Rhône). Et toujours sans AVS… La MDPH avait pourtant notifié 12 heures d’accompagnement à ce jeune autiste. « Mais comme il n’y avait pas d’AVS, la directrice de l’école m’a fait savoir qu’il n’était pas possible d’accepter Hugo », précise Sandrine Ricard, sa mère. Ce qui est contraire aux directives de l’Éducation nationale qui précisent que l’absence de l’auxiliaire de vie scolaire ne doit pas conduire au refus d’accueillir l’élève handicapé dans l’établissement.
« Je précise bien “que la directrice m’a fait savoir” parce que pendant les deux semaines qui ont suivi la rentrée, elle n’a jamais répondu à mes appels ni mes demandes de RDV. Pas plus que la direction des services départementaux de l’Éducation nationale. Lorsqu’elle a vu que je ne lâchais pas, elle m’a finalement appelée et j’ai réussi à lui imposer qu’Hugo vienne à l’école, à partir du 23 septembre. “A vos risques et périls”, m’a-t-elle précisé. » Risques très limités puisque l’intégration se fera progressivement, à raison d’une heure le matin pour commencer… Et que le premier jour, Sandrine Ricard est restée dans la classe, à la demande de l’institutrice.
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