Rentrée scolaire 2013 et handicap : pas assez de places en structures spécialisées
« On a fait souffrir Nils. » Katy Garcia ne décolère pas. En mars 2013, la Maison départementale des personnes handicapées a orienté son fils de 7 ans en Clis, une classe spécialisée au sein d’une école ordinaire. Mais faute de place, il a dû, le 3 septembre, faire sa seconde rentrée en CP dans son école de la Roche-sur-Yon (Vendée). Un redoublement pour rien… Sa première année en CP a montré que ce jeune garçon, atteint de troubles de l’apprentissage, n’a pas les capacités pour suivre le parcours classique.
« Il n’y a pas assez de places en Clis. En fait, c’est un cercle vicieux : comme les établissements pour adultes sont saturés, certains jeunes restent en institut médico-éducatif (IME) au-delà de leurs 20 ans. Ce qui empêche des enfants orientés en IME de quitter la Clis où ils sont scolarisés. » Et condamne Nils, et d’autres, à suivre leur scolarité dans une classe qui n’est pas adaptée à leurs besoins, même si « sa maîtresse fait tout son possible ».
« En le mettant en situation d’échec, on l’empêche de prendre confiance en lui : on ne fait qu’aggraver ses troubles. Ce n’est pas admissible. » Et Katy Garcia ne l’a pas admis : avec le soutien de la délégation APF de Vendée, elle a multiplié les démarches pour que Nils obtienne une place en Clis… et a obtenu gain de cause, lundi 23 septembre. « Malheureusement, le cas de mon fils est loin d’être isolé. Il faut que les pouvoirs publics prennent la mesure du problème. »
Mobilisation devant la préfecture
C’est ce que demande le collectif interassociatif qui appelle à un rassemblement devant la Préfecture de Vendée, le vendredi 27 septembre, auquel participera Katy Garcia. « Nous avons recensé plus de 300 enfants et jeunes en situation de handicap non ou mal-scolarisés en Vendée parce que les institutions se renvoient la balle, déplore Stéphanie Ottou, la directrice de la délégation APF 85. La direction des services départementaux de l’Éducation nationale ne répond pas à nos courriers ; pas plus que l’Agence régionale de santé. Il devient urgent que le préfet mette tout le monde autour d’une table pour trouver des solutions et faire en sorte que chaque enfant puisse être scolarisé dans des conditions correspondant à ses besoins. » Franck Seuret – Photo DR
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