Moïse, polyhandicapé, prisonnier de son lit dans son logement inadapté

Moïse Stancu est condamné à rester alité. La famille de cet adolescent polyhandicapé de 14 ans vit en effet dans un logement inaccessible -au premier étage, sans ascenseur- et inadapté à la circulation d’un fauteuil roulant électrique.

« Moïse n’a d’ailleurs pas de fauteuil, puisqu’il ne serait pas en mesure de l’utiliser, ni chez lui, ni dehors, faute de pouvoir sortir », précise Odile Maurin, la représentante départementale de l’APF en Haute-Garonne. L’APF et les Enfants de Don Quichotte Toulouse, qui le soutiennent, ont organisé une conférence de presse, mardi 12 novembre, « pour dénoncer ces conditions de logement maltraitantes et indignes ».

Une proposition de relogement inacceptable

La chambre de Moïse Stancu, qui est nourri par sonde de gastrostomie et présente des troubles respiratoires, est à peine assez grande pour contenir les différents appareils de monitoring, le lit médicalisé et l’appareil d’alimentation nécessaire aux soins de Moïse. Et, alors que le jeune Toulousain est sujet à de fréquentes crises d’épilepsie, le Samu n’accepte d’intervenir, dans le quartier sensible où est situé son domicile, qu’à condition d’être accompagné par la Police…

Depuis mai 2013, ses parents demandent à Habitat Toulouse, leur bailleur social qui gère plus de 16 000 logements, une mutation prioritaire dans un appartement accessible et adapté. « Sous la pression de nos deux associations, Habitat Toulouse leur a proposé, en septembre, un logement soit-disant accessible : en fait, il fallait franchir quatre marches pour pouvoir y entrer, regrette Odile Maurin. Habitat Toulouse m’a fait valoir que c’était mieux qu’un premier étage ! Cela montre une méconnaissance totale des besoins de Moïse, en particulier, et des personnes handicapées, en général. »  Habitat Toulouse n’a pas donné suite à nos sollicitations. Franck Seuret – Photo DR