L’école pour tous ? Juliette, lourdement handicapée, a dû se battre pour garder une AVS
C’est une histoire simple que le ministère de l’Éducation nationale s’est employé à rendre compliquée. Le genre d’absurdité administrative à laquelle de nombreux parents d’enfants handicapés sont régulièrement confrontés.
Juliette, 5 ans, est scolarisée en moyenne section de maternelle dans une école de la Roche-sur-Yon (Vendée). La fillette lourdement handicapée bénéficie d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS). La même depuis le début de sa scolarité, en septembre 2012, à hauteur de 24 heures par semaine, conformément à la notification de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Mais début janvier, les parents de Juliette apprennent que le contrat de cette AVS arrive à expiration, le 24 janvier. Il s’agit d’un contrat unique d’insertion (CUI) qui ne peut être renouvelé car elle est arrivée à échéance des deux années légales de ce CUI.
Une solution au détriment d’autres enfants
Les parents demandent logiquement à ce qu’une solution soit trouvée pour lui permettre de finir l’année scolaire aux côtés de Juliette. Impossible, répond la direction des services départementaux de l’Éducation nationale, qui propose le recrutement d’une autre AVS… à hauteur de 20 heures par semaine, soit 4 heures de moins que la notification de la MDPH.
Inacceptable pour le père de Juliette : accompagné par la directrice de la délégation APF en Vendée, Stéphanie Ottou, il se rend, ce mardi 21 janvier, dans les locaux de la direction pour un rendez-vous avec l’inspecteur de l’Éducation nationale chargé de la scolarisation des élèves handicapés (IEN-ASH). Celui-ci sort de sa poche une nouvelle proposition : compléter les 20 heures par 4 heures assurées par une seconde AVS… sur le temps qu’elle consacre normalement à deux autres enfants handicapés. Autrement dit : rendre à Juliette ce que la MDPH lui a accordé, en privant de leurs heures deux autres enfants. Cette solution ne satisfait personne.
Beaucoup d’énergie dépensée pour faire respecter la loi
L’APF publie un communiqué de presse dans la foulée et alerte Philippe Van den Herreweghe, le délégué ministériel aux personnes handicapées au sein du ministère de l’Éducation nationale. Celui-ci s’engage à ce que la notification de la MDPH soit respectée. Une heure plus tard, l’IEN-ASH confirme : la directrice académique a donné son accord et la nouvelle AVS sera recrutée sur un contrat annualisé d’un an… pour accompagner Juliette 24 heures par semaine.
« Nous sommes à la fois satisfaits et amers, confie Stéphanie Ottou. Il est désespérant de devoir déployer autant d’énergie pour arriver à faire respecter la décision de la MDPH. C’est un système rigide et absurde. En Vendée, 90 enfants, au moins, n’ont toujours pas d’AVS. » Franck Seuret – Photo Schleicher
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1 commentaire
mon loulou connait le meme sort son avs contrat s’est achevé en juin et refus qu il soit reconduit la pauvre est au chomage et mon loulou malheureux car plus qu’1 avs pour toute l’école!!!