Billet d’humeur : « Ils draguent à votre place sur le net » et ils aident aussi les personnes handicapées à conclure ?
Un assistant qui vous déniche l’âme sœur sur internet. J’avais déjà entendu parler de ce concept de drague par personne interposée. Le genre de nounou pour cœurs solitaires pressés qui vous mâche le travail et vous aide à trouver la perle rare dans la jungle des sites de rencontres. Et puis, ce communiqué de presse est arrivé sur ma boîte mail la semaine dernière. L’objet m’a tout de suite intriguée. « Handicap ou dépendance ? Ils draguent à votre place sur le net. » Du teasing bien troussé qui pousse la journaliste croulant sous les sollicitations pas toujours bien ciblées à ouvrir le mail plutôt qu’à l’enterrer avec dédain.
« On dénombre plus de 500 sites de rencontres rien qu’en France, plus de 5 millions de célibataires s’y connectent chaque mois, et on estime qu’un nouveau couple sur trois s’est formé via ces sites de rencontres. » Le décor était planté.
Bénéficier de belles rencontres sur internet
« Mais décrocher un rendez-vous, c’est souvent passer 2 à 3 soirées par semaine à tapoter derrière un clavier, avec la nécessité de taper suffisamment vite pour pouvoir “tchatter ” – j’ai éliminé les fautes d’orthographes, mais là n’est pas le propos… – Pas évident pour les personnes qui sont durablement ou temporairement dans une situation de handicap les empêchant d’écrire rapidement sur un clavier. » Ça se précisait.
« Pourquoi les célibataires en situation de handicap ne pourraient-ils pas eux aussi avoir le droit de bénéficier de belles rencontres sur internet ? Le sujet serait-il tabou ? » TABOU ! C’est à ce moment-là que je me suis demandé dans quel monde (virtuel) vivaient les créateurs de Net Dating Assistant, cette agence matrimoniale 2.0 inspirée d’un concept américain. Celui des Bisounours ou des cyniques voulant se faire du fric sur le dos des pauvres z’handicapés qui auraient eux aussi le droit de « faire de belles rencontres sur le net » ?
Éliminer les dégonflé(e)s et les lâches
Plus je lisais l’argumentation, plus je me disais que ça sentait la fausse bonne intention, leur truc. À quel moment exactement les fameux assistants dragueurs évoquent-ils le handicap ? Combien de temps après avoir bien émoustillé la personne derrière son écran, grâce à leurs petits doigts agiles tapotant sur le clavier, dégainent-ils le fauteuil roulant, histoire de refroidir d’un coup l’atmosphère ? Osent-ils en parler tout de suite quitte à éliminer les dégonflé(e)s et les lâches qui ne se voient pas sortir, ou pire coucher, avec une personne en situation de handicap ?
Ce qui m’a rassurée c’est de lire que le site garantissait des résultats 30 jours après la création du profil et proposait un remboursement s’ils n’étaient pas atteints. Je me suis juste demandé ce qu’ils attendaient par “résultats”.
Si l’envie vous prenait de tester les services d’un dating assistant (je vous préviens il faut un peu casser sa tirelire), contactez-moi ! Je suis curieuse d’en connaître ces fameux “résultats”!
Claudine Colozzi
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2 commentaires
et bien je suis curieuse aussi de savoir le % de reussite pr ces dating assistants, ça sent plutot l’arnaque.
Ça a l’air sérieux (4 ans d’existence et de bons avis), mais ça ne s’adresse pas spécialement aux personnes en situation de handicap on dirait ! Mais je préfère, pour une fois qu’on n’est pas stigmatisé…