Cannes : 35 courts-métrages sur le thème du handicap au festival Entr’2 marches
C’est l’autre Festival de Cannes. La 5e édition d’Entr’2 marches présente, du lundi 19 au vendredi 23 mai, une sélection de 35 courts-métrages sur le thème du handicap. Les fictions ou les documentaires de moins de 26 minutes sont projetés dans un cinéma de Cannes, totalement accessible. Trois questions à Dominique Véran, sa coordinatrice.
Faire Face : Comment a évolué le festival depuis sa création, il y a cinq ans ?
Dominique Véran : Nous avons réussi à en faire un rendez-vous régulier et attendu. Les médias locaux ont pris l’habitude de relayer notre action et le public répond de plus en plus présent ! La salle du cinéma devrait d’ailleurs être pleine tous les soirs.
Cette année, nous avons reçu près d’une centaine de courts-métrages, candidats à la sélection. Trois fois plus qu’en 2010. Seul point noir : nous n’avons pas encore réussi à tisser suffisamment de liens avec le Festival de Cannes. Depuis l’an passé, nous sommes toutefois accrédités pour participer au Marché du film.
FF. : Quelles tendances se dégagent de cette 5e édition d’Entr’2 marches ?
D.V. : Un tiers des 35 films sélectionnés viennent d’ailleurs, du Canada, d’Angleterre, de Suisse, d’Australie… C’est le fruit de notre présence au Marché du film, l’an passé. Nous avons pu prendre contact avec de nombreux producteurs, distributeurs et réalisateurs étrangers. De plus, plusieurs courts-métrages français, présentés en compétition, traitent de l’accessibilité. Un autre sujet émerge également : la vie affective et sexuelle. Les films représentent les préoccupations des personnes en situation de handicap.
FF : Le handicap est-il de plus en présent dans les courts-métrages réalisés et, plus largement, sur les écrans ?
D.V. : Incontestablement. Il y a un double phénomène. Il est désormais beaucoup plus facile de réaliser des images de bonne qualité : les amateurs, en situation de handicap, n’hésitent donc plus à utiliser la vidéo. De plus, le handicap est devenu un thème dont se saisissent de nombreux professionnels. Dans des courts-métrages comme dans les longs-métrages sortant au cinéma. Mais il demeure regrettable que les réalisateurs fassent jouer les rôles de personnages handicapés à des acteurs valides. Il y a certes quelques exceptions : dans le film De toutes nos Forces, le fils, handicapé, est réellement infirme moteur cérébral. Il y a longtemps, les personnages noirs étaient joués par des Blancs, grimés. Cela n’est plus le cas aujourd’hui. Et cela doit changer, aussi, pour les personnages en situation de handicap !
Propos recueillis par Franck Seuret – Photo Festival Entr’2 Marches
Retrouvez toute la programmation sur le site du festival Entr’2 marches, organisé par la délégation APF des Alpes-Maritimes.
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