Les professionnels de l’aide à domicile veulent une augmentation de salaire
1 500 à 2 000 salariés de l’aide à domicile se sont rassemblés, le 26 novembre, devant le ministère de la Santé à Paris pour réclamer une revalorisation salariale. Questions à Loïc Le Noc, secrétaire fédéral de la CFDT Santé sociaux, à l’origine de cette mobilisation.
Pourquoi avez-vous appelé les salariés à manifester ?
Les 231 000 salariés de la branche [auxiliaires de vie, aides médico-psychologiques, etc.] perdent du pouvoir d’achat depuis cinq ans. La valeur du point n’a pas été revalorisée depuis avril 2009 ; l’indemnité kilométrique depuis mars 2008.
Les syndicats de salariés et les représentants patronaux ont pourtant signé plusieurs accords prévoyant une augmentation. Le dernier, en avril, fixait une revalorisation du point de 1 %. Mais celui-ci, comme les précédents, n’a pas été agréé par le ministère des Affaires sociales. Le financement de la branche reposant essentiellement sur des fonds publics, l’État et les conseils généraux s’opposent à toute revalorisation salariale.
La manifestation a-t-elle permis d’infléchir leur position ?
Le lendemain de la manifestation, les syndicats de salariés et représentants d’employeurs ont conclu un nouvel avenant salarial prévoyant une revalorisation rétroactive du point de 1 % au 1er juillet 2014. Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, a dit qu’elle ne s’opposerait pas à son agrément. Mais la décision finale se prendra au ministère des Finances et à Matignon.
Il y a urgence à agir. Comme le Smic augmente mais pas le point de la branche, 100 000 salariés environ ont désormais des coefficients de rémunération inférieurs au Smic. De plus, si le gouvernement laisse le secteur se casser la figure, beaucoup de personnes aujourd’hui hébergées à domicile devront rejoindre un établissement. Le coût pour les finances publiques sera sans commune mesure.
Comment cette revalorisation serait-elle financée ?
Le coût d’une augmentation du point de 1 % en année pleine est estimé à moins de 40 millions d’euros. Le gouvernement a mis en place en 2013 une contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (Casa). Il s’est engagé, début 2014, à ce que 25 millions, issus de cette Casa, servent à revaloriser les plus bas salaires.
De plus, lors de la conférence salariale annuelle du secteur associatif, en janvier, 17 à 18 millions d’euros ont été dégagés pour l’augmentation des salaires. Le compte y est, sur le papier. Reste à mettre en œuvre ces engagements. Le gouvernement doit sortir des calculs à courte vue. Propos recueillis par Franck Seuret – Photos CFDT Santé sociaux
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1 commentaire
quelle imposture,comment la CFDT qui signe avec le MEDEF et le gouvernement tous les textes et règlement qui dévaluent les acquis des salariés, peut elle tenir ce double langage et prétendre les défendre dans certaines branches.
c’est une honte et je comprends mal cette promo faite par l’ APF dont les adhérents sont aussi victime du comportement de la CFDT.