À Rennes, une colocation mixte pour favoriser le vivre-ensemble

Publié le 15 juin 2016 par Valérie Di Chiappari
Célia et Geoffray rempilent pour une année dans la colocation à projet.

Personnes en situation de handicap et valides cohabitent en colocation à Rennes. Un projet unique en Bretagne autour de la solidarité et du vivre-ensemble.

Geoffray, étudiant en anglais, se déplace en fauteuil. Marion, en prépa orthophoniste, souffre d’une maladie génétique rare. Lauriane étudie l’histoire et Célia est en première année aux Beaux-Arts. Les quatre jeunes rennais sont d’heureux colocataires depuis la rentrée de septembre. Leur complicité se devine dès l’entrée dans l’appartement. Confirmée par Célia. « On s’entend tous très bien. L’ambiance est décontractée mais studieuse quand il le faut. » Tous se sont rencontrés grâce à cette initiative portée par Archipel Habitat et les associations Maison en ville et Handisup Bretagne. « Cette colocation à projet est basée sur les valeurs de mixité et de vivre-ensemble que nous défendons. C’est une première en Bretagne », indique Adeline Delacroix, coordinatrice chez Handisup Bretagne.

Au quotidien, la colocation fonctionne comme une autre. « Nous nous sommes organisés pour faire certaines tâches que Geoffray ne pouvaient pas faire », souligne Célia. « Je ne connaissais pas le milieu du handicap. Vivre ensemble aide à comprendre et donne une autre vision de certaines choses. On a posé beaucoup de questions à Geoffray. Il nous a expliqué les transferts ou encore les difficultés de déplacement. On ne s’imagine pas les problèmes posés par une voiture à cheval sur le trottoir ou simplement les efforts à fournir pour monter dans un bus et bien caler son fauteuil. Maintenant, on a le réflexe de donner un coup de main ou de faire attention à ne pas gêner quand une personne non valide entre dans les transports en commun. Et, surtout, à l’appartement, on veille à ne pas laisser traîner nos chaussures dans le couloir ! »

Sensibiliser les proches

Dans le vaste appartement, près du centre-ville, chaque colocataire bénéficie d’une chambre spacieuse avec une salle de bains adaptée. Dans la cuisine, le plan de travail est surelevé, les plaques de cuisson sont accessibles pour une personne circulant en fauteuil. Toutes les portes sont automatisées. Une nouvelle vie qui ravit les envies d’indépendance de Geoffray. « Jusque-là, je n’avais connu qu’une scolarité au Centre de rééducation et de réadaptation de Kerpape. Je voulais me débrouiller de A à Z, ne plus être en collectivité. »

Après près de dix mois de vie en commun, Geoffray et Célia savent déjà qu’ils rempileront une année dans la colocation. Leurs camarades auraient aimé prolonger l’aventure mais leur cursus universitaire les emmènent hors de la Bretagne. « Pour autant, le bilan est riche et positif, conclut Adeline Delacroix. La colocation a séduit. Le vivre-ensemble s’est très bien passé avec des évolutions des deux côtés. Chez les valides, elle a notamment eu un effet boule de neige avec, au delà des colocataires, la sensibilisation des proches. » Céline Diais (texte et photo)

 

Comment 2 commentaires

Bonjour ,
Je vais sûrement habiter Rennes et je suis intéressée par ce type de logement .
Je suis actuellement jeune pro et je serai ravie de cohabiter avec des personnes en fauteuil .
Comment s’inscrire ?
Merci beaucoup.
Cdt,
Tiphaine

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