ALD : des frais cachés à la charge des patients
Même prises en charge à 100 %, les affections longue durée cachent des frais qui restent importants. La somme atteint en moyenne 752 euros par an et par patient.
11,5 millions de Français souffrent d’une affection longue durée (ALD). Elles représentent vingt-neuf maladies prises en charge et touchent une personne sur six. Pour les malades, les frais engagés demeurent importants alors que la Sécurité sociale a mis en place le dispositif des ALD pour limiter le reste-à-charge.
Selon une étude conjointe du Collectif interassociatif sur la Santé (Ciss), de 60 millions de consommateurs et du réseau de soins Santéclair, la base du remboursement de l’Assurance maladie est loin d’être en adéquation avec les frais engagés. En effet, le remboursement ne comprend ni les dépassements d’honoraires, ni les soins annexes. Résultat : les patients en ALD dépensent en moyenne 752 euros par an de frais cachés.
Des patients davantage exposés au reste-à-charge
Selon l’étude, « en 2013, les dépenses de santé totales peuvent être évaluées à 6 300 euros/pers. en ALD et à 1 800 euros/pers. sans ALD ». Et les auteurs d’ajouter : « Ces dépenses sont respectivement prises en charge à 88 % par l’Assurance maladie lorsqu’il s’agit des personnes en ALD et à 63 % pour les autres. » Globalement, le dispositif joue donc son rôle. « Ce système sert à protéger les malades. Ce ne sont pas des patients favorisés mais des personnes fragiles dont l’état de santé nécessite plus de soins que les autres », explique Marc Paris, responsable communication du Ciss.
Mais toujours selon la même étude, les patients en ALD se retrouvent plus exposés au reste-à-charge que les autres : en moyenne 752 €/an pour les premiers contre 673 € pour les seconds. Avec certains soins particulièrement mal remboursés, comme les soins dentaires, l’optique ou les prothèses auditives.
Un dispositif opaque à simplifier
Les auteurs de cette étude ont aussi analysé des profils de patients pris en charge pour une ALD. Par exemple, pour ceux souffrant de diabète de type 2 et traités à l’insuline, l’étude rapporte que la dépense totale (prothèses dentaires, auditives, orthodontie, hospitalisation, optique) atteint 10 288 euros/an. La prise en charge par la Sécurité sociale étant de 92 %, il leur faut débourser 824 euros.
Un chiffre qui monte à 1 772 euros/an pour les 10 % de patients confrontés aux dépenses les plus élevées. « Le système de l’ALD reste complexe. Les patients et parfois même les médecins ne savent pas exactement ce qui est pris en charge intégralement », insiste Marc Paris.
Qu’en est-il de la complémentaire santé ? « C’est compliqué de comparer les mutuelles, elles doivent être adaptées aux besoins de chacun », souligne Marc Paris. Les auteurs ont alors comparé trois contrats-type. En moyenne, les organismes prennent en charge de 36 à 89 % du reste-à-charge. Pour les personnes en difficulté, il existe également une aide à la complémentaire santé qui en paye une part.
« Ce système reste complexe et les patients sont rarement au courant de tout. Il faut encore simplifier les choses et sensibiliser la population. » Johanna Amselem
Comment limiter les frais de santé ? Quels dispositifs utiliser ? Qui y a droit et quelles sont les règles à respecter ? Selon quels critères choisir une complémentaires santé et laquelle ? Faire Face y répond dans un dossier complet.
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