L’école inclusive, en parler, c’est la faire avancer
“L’école, c’est pour tous les enfants !” Tel est le message de la campagne pour l’école inclusive lancée mardi 23 janvier par quatre acteurs du handicap, dont l’APF. Une campagne qui s’adresse, en priorité, aux enseignants des classes de CM1 et CM2. Avec des outils pour animer des séances d’information et d’échanges avec leurs élèves.
Sceller la première pierre de l’école inclusive. C’est ce qu’entendaient faire l’APF, l’Unapei, l’Apajh et le CCAH en lançant mardi 23 janvier leur campagne de sensibilisation, “L’école, c’est pour tous les enfants !”, soutenue par le groupe de protection sociale AG2R La Mondiale. Ces quatre acteurs du handicap l’ont donc présentée en présence de la secrétaire d’État, Sophie Cluzel, devant deux classes de CM2 du 13e arrondissement parisien.
Une édition spéciale de Mon quotidien
Deux classes qui avaient déjà travaillé le sujet. Leurs enseignants, comme près de 40 000 autres en France, avaient en effet reçu le 11 janvier dernier une édition spéciale de Mon quotidien, journal destiné aux 10-13 ans.
Huit pages pour permettre aux élèves de se familiariser avec les différents types de handicap. Pour leur apprendre que l’inclusion scolaire est inscrite dans la loi depuis 2013. Mais aussi que « l’école inclusive est une école accueillante qui prend en compte les besoins de chacun », selon les mots de Serge Thomazet, enseignant-chercheur en sciences de l’éducation.
Un site web et des outils
Une édition spéciale qui n’est qu’une des briques du kit mis à disposition des professeurs. Sur le site ecole-inclusive.org, où elle est téléchargeable, se trouvent aussi des affiches, vidéos, témoignages, dessins animés, etc. Le but étant de fournir des supports pour entamer le débat avec les élèves. Au besoin, en sollicitant des bénévoles des associations partenaires de la campagne (voir encadré).
« C’est à l’école de mieux s’adapter aux enfants, a déclaré Alain Rochon, président de l’APF. La question n’est plus aujourd’hui l’accueil mais la progression et le réel parcours de ces élèves au sein de l’école de la République. »
La délicate question du maintien en classe ordinaire
De fait, le maintien en classe ordinaire pose problème. Selon une récente étude de l’Éducation nationale, 85 % des élèves en situation de handicap s’y trouvent à six ans. Mais ils ne sont plus que 45 % à dix ans, soit quatre ans plus tard. Le type de handicap et l’origine sociale des enfants influent également sur le maintien en classe ordinaire. Avec moins de chance d’y rester avec un handicap intellectuel et une origine modeste.
Quant au « recours systématique aux auxiliaires de vie scolaire », Luc Gateau, président de l’Unapei, s’accorde avec Alain Rochon pour dire qu’il « trouve ses limites et ne couvre pas tous les besoins ». Il prône une plus grande coopération avec le médico-social. Sur le modèle des unités d’enseignement qui existent aujourd’hui en maternelle pour les jeunes autistes. Le président de l’APF, lui, met l’accent sur la formation des enseignants, initiale et continue. Ainsi que la possibilité pour eux de mobiliser des ressources tant au sein de l’Éducation nationale qu’à l’extérieur, dans le médico-social.
Former et accompagner les enseignants
La formation, l’information et l’accompagnement des enseignants constituent l’un des six points du plan de Sophie Cluzel pour rendre l’école plus inclusive. Elle l’a rappelé. En attendant, les outils de la campagne de sensibilisation peut aider leurs élèves à développer l’entraide et l’idée que chacun à sa place à l’école. Corinne Manoury
« Si on était tous pareils, on ne pourrait pas se reconnaître »
Deux bénévoles de l’Apajh et de l’APF ont ensuite animé une séance d’échanges avec les élèves autour de deux affiches de la campagne de sensibilisation. À propos des « différences qui enrichissent » comme de l’idée que « chacun a des capacités », les enfants ont parlé facilement.
« Si on était pareils, on aurait tous les mêmes idées, on aurait tous inventé la même chose… ce serait ennuyeux ! » ont-il fait valoir. Alors qu’avec « des idées différentes, il y a plus de paroles. On créé des choses, on invente une nouvelle société… »
Puis, s’appuyant sur une histoire de pot fêlé – peu efficient – mais qui fait pousser des fleurs parce qu’il fuit, ils ont convenu que l’on « peut tous faire quelque chose » et « tous s’entraider ».
Vos avantages :
- Magazine téléchargeable en ligne tous les 2 mois (format PDF)
- Accès à tous les articles du site internet
- Guides pratiques à télécharger
- 2 ans d’archives consultables en ligne