L’Igas imagine un nouveau schéma d’accompagnement des chômeurs handicapés
Les Cap emploi doivent se spécialiser dans la gestion des situations les plus complexes et Pôle emploi monter en compétence. Dans un rapport rendu public le 5 février, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) formule trente et une recommandations pour améliorer l’accès à l’emploi des personnes handicapées.
Évaluer les performances des Cap emploi – qui accompagnent 23 % des demandeurs d’emploi handicapés orientés par Pôle emploi (PE) – et faire des propositions pour améliorer l’accès à l’emploi des chômeurs de longue durée en situation de handicap. Telle était la feuille de route de l’Igas, confiée par l’ancien gouvernement en septembre 2016.
Elle a été finalisée en mai 2017. Étonnamment, ce rapport n’a été rendu public que le 5 février, soit huit mois plus tard. Pour autant, il devrait servir la réflexion en cours du gouvernement sur la politique d’emploi des personnes handicapées.
Le constat, en la matière, n’évolue plus depuis longtemps : malgré l’existence de nombreux dispositifs d’aide, le taux de chômage des travailleurs handicapés (18 %) reste près de deux fois plus élevé que celui de l’ensemble de la population. Et leur ancienneté dans le chômage plus importante. 57 % sont inscrits à PE depuis plus d’un an contre 46 %.
Le handicap mal pris en compte
Or, insiste l’Igas, « les caractéristiques des demandeurs d’emploi handicapés, nettement plus âgés et moins qualifiés que l’ensemble des demandeurs d’emploi, ne peuvent expliquer à elles seules cette situation. Le handicap apparaît comme un facteur déterminant ».
Deux types de publics semblent particulièrement vulnérables. Il y a, d’un côté, les personnes souffrant d’un handicap lourd et/ou complexe (handicap psychique, par exemple). Et, de l’autre, les personnes cumulant un handicap et d’autres freins (problème de santé, difficultés sociales).
« Le service public de l’emploi (SPE) n’est pas organisé de manière optimale pour prendre en charge ces publics, observent les expertes de l’Igas, Bénédicte Legrand-Jung et Isabelle Rougier. Cap emploi a, certes, développé une « expertise reconnue dans le domaine du handicap et des modalités d’accompagnement adaptées ». Mais il n’est toujours pas en mesure d’assumer l’accompagnement des situations de handicap les plus difficiles.
De multiples facteurs d’échecs
L’Igas pointe les facteurs d’échec : les modalités d’orientation de PE qui ne ciblent pas les situations prioritaires, un déficit d’expertise de certains handicaps, un maillage inégal du territoire par les Cap emploi et des écarts très importants, en termes d’activité, d’un opérateur à l’autre…
« L’offre de service du réseau reste insuffisante en matière de compensation du handicap. Ses partenariats avec le secteur médico-social apparaissent peu développées », souligne également le rapport.
Autre faille : l’efficacité de l’accompagnement des Cap emploi reste difficile à mesurer. Les taux de retour à l’emploi au bout d’un an des personnes handicapées, qu’elles soient suivies par un Cap emploi ou PE, sont similaires (24 % versus 23 %). Or, PE prend en charge les chômeurs handicapés les plus éloignés de l’emploi… Mais, insistent les auteures, « l’absence de données sur la nature du handicap rend difficile toute comparaison entre les modes d’accompagnement. »
Un schéma d’accompagnement vers l’emploi à revoir
L’Igas propose ainsi de revoir le schéma d’accompagnement des personnes handicapées vers l’emploi. D’une part, elle recommande que les Cap emploi se spécialisent dans l’accompagnement des situations de handicap les plus complexes. Deux outils pourront les aider : la mutualisation d’expertises et le recours à des prestations externes mieux adaptées à certains types de handicap.
En corollaire, elle appelle à une montée en compétence de Pôle emploi, qui accompagne 73 % des chômeurs handicapés. Les missions des référents « travailleurs handicapés » en agence doivent être confortées ; l’accès aux prestations de diagnostic et d’élaboration des projets professionnels de l’Agefiph et du FIPHFP simplifié…
Un mode de financement des Cap emploi à repenser
L’Igas appelle donc à une véritable redéfinition de l’offre du service public de l’emploi en direction des travailleurs handicapés les plus vulnérables. Celle-ci implique de revoir les modalités de financement des Cap emploi. L’Igas conseille de faire évoluer le cadre juridique de ces opérateurs. Objectif : « Mieux adapter leur financement à l’activité – qui devra gagner en intensité – et le lier pour partie à la performance. »
Enfin, cette réorganisation du service public doit s’accompagner « d’une plus grande mobilisation des outils de la politique de l’emploi : la formation professionnelle et l’insertion par l’activité économique (IAE) ». Des dispositifs trop peu ouverts aux personnes handicapées : en 2014, elles ne représentaient que 5 % des embauchés dans des structures de l’IAE. Aurélia Sevestre
Près de 100 Cap emploi en France
Au nombre de 98, les opérateurs spécialisés associatifs que sont les Cap emploi sont présents dans tous les départements métropolitains. En 2016, ils ont accompagné 81 000 personnes en 2016, quasiment toutes orientées par Pôle emploi. Les Cap emploi sont cofinancés par l’Agefiph (55 %), Pôle emploi (27 %) et le FIPHFP(18 %).
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9 commentaires
je suis tout simplement écoeurée par cap emploi qui ne sert strictement à rien, le personnel est payé à rien faire, (ou faire semblant de travailler), cap emploi est complèement inutile et ne sert qu’à dépenser de l’argent
Complètement d’accord avec vous. c’est des bons à rien et en plus ils se servent de nous comme cobayes
Il y en a marre !!!
C,est un outil de gestion de l emploi,utilisé par des groupes industriels,,utilisé des CDD handicap,sans prime de précarité ,puis supprimer le poste,,coût zéro pour l,entreprises,syndicats complices,,et l,handicape,chômeurs,et dégoûté,,cumul handicap,chômage,sans préparation à la fin du CDD,et sans prime de précarité,,complicité de l,état.
[…] L’Igas imagine un nouveau schéma d’accompagnement des chômeurs handicapés […]
cap emploi ne sert à rien ,en 2 ans ils n’ont rien fait , aucune démarche vers des employeurs ,ils ne regardent pas les offres d’emploi ,quand on veut les joindre c’est jamais possible ,et si on leur demande des renseignements ,ils ne savent jamais ,ou ils se plantent .j’ai trouvé du travail tout seul ,sur une annonce de pole emploi en IAE ,ils ne regardent meme pas les annonces de pole emploi
Pour moi, c’est pareil.
J’habite dans la Haute Loire, si j’avais pas trouvé un emploi seule dans ma mairie, je serai encore au chômage.
Et en plus le maire a du harceler mon conseiller pour qu’il vienne signer les contrats de travail.
C’est scandaleux, l’état ferait mieux de financer des entreprises privées pour nous aider que des associations, au moins on aurait une vraie aide !
CAP EMPLOI me propose un emploi de manutentionnaire alors que je suis déclare inapte à porter des charges suite double hernie discale ce qui est a l origine de mon licenciement
c est vraiment du n’importe quoi – avec une Rqth et un taux mdph 50/79 mais sans restriction de travail
suivie par Cap Emploi depuis plus de 1 an et toujours au point mort avec des propositions ne tenant absolument pas compte de mon handicap 9 fois sur dix et ne correspondant pas plus à mes aspirations (d’ailleurs, on ne me demande même pas!). Et comme ‘cela fait 1 an’ -je cite- j’ai droit à des remarques très désobligeantes et des questions intrusives concernant ma vie privée (je suppose que c’est pour faciliter la recherche d’emploi…). Et il faut supporter cela sans broncher en plus. Alors, je ne sais pas ce que je fais là, mais je ‘tape’ une situation que je n’ai pas vraiment choisie puisque, étant acceptée dans ce système douteux avec du chômage de longue durée, je contribue à maintenir les effectifs…
Il ne faut rien attendre de Cap Emploi, c’est à ce demander pourquoi ils sont la. Heureusement pour eux que le financement des cap emploi ne soit pas lié à des objectifs de résultats ou productivités.