Vers dix fois moins de logements accessibles neufs pour les personnes handicapées ?
Aujourd’hui, tous les logements situés au rez-de-chaussée d’un immeuble neuf sans ascenseur doivent être accessibles. Idem pour 100 % des appartements dans les constructions neuves équipées d’un ascenseur. Le projet de loi Élan veut ramener cette part à 10%.
L’évolution : voilà le nouveau credo du gouvernement. Le projet de loi Élan, présenté mercredi 4 avril en Conseil des ministres, prévoit ainsi qu’au moins 10 % des logements neufs soient accessibles aux personnes en situation de handicap. Les autres doivent être “évolutifs”. Mais le texte ne définit pas ce terme.
Un bond en arrière
Il faut que « les logements neufs soient capables d’évoluer selon les besoins de l’occupant, et non pas être figés comme c’est le cas actuellement, précise le ministre de la Cohésion territoriale dans un entretien accordé à LCI, mardi 3 avril. Dès leur conception, ils prévoient toutes les dispositions pour être mis en accessibilité avec des travaux simples. (…) Il s’agit de transformer une douche ou une baignoire, ou d’enlever une cloison », poursuit Jacques Mézard. Les normes seront définies par décret.
Ce changement de philosophie marque avant tout un bond en arrière pour les associations de personnes handicapées. « Les mesures retenues par le gouvernement vont à l’encontre des besoins des personnes en situation de handicap et des personnes âgées », avancent treize d’entre elles, dont l’APF, dans un récent communiqué.
Le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) a également demandé au gouvernement « d’abandonner toute notion de quota de logements accessibles ». Idem pour le Comité d’entente des associations représentatives.
Une réduction drastique du parc
Aujourd’hui, tous les logements situés au rez-de-chaussée d’un immeuble neuf sans ascenseur doivent être accessibles. Et dans les bâtiments neufs équipés d’un ascenseur, tous sont tenus de l’être, y compris en étages. Concrètement, l’appartement doit être conçu de telle sorte qu’une personne en fauteuil puisse y entrer et accéder à la cuisine, au séjour, à une chambre au moins, aux W.-C et à la salle de bains.
Si la loi Élan est adoptée le volume de nouveaux appartements habitables en l’état par des personnes handicapées va drastiquement se réduire, comme l’expliquait déjà Faire-face.fr dans un article publié mi-mars.
Un concept flou, une logique d’économies très claire
Si le concept de logement évolutif reste flou, la logique du projet de loi, elle, est claire. Il s’agit, en effet, de donner aux promoteurs la possibilité de « construire plus, mieux et moins cher ». Comme l’explicite le ministère, « la multiplication des normes et des procédures administratives augmente le coût et les délais de production de logements, alors que les innovations devraient nous permettre d’aller beaucoup plus vite. » Franck Seuret
Concertation ne vaut pas adhésion
« L’APF, comme d’autres associations (…), a été consultée à l’automne par le ministère sur ce sujet. Ces réunions (…) ne sont pas pour autant synonymes d’adhésion au projet de loi présenté le 4 avril en Conseil de ministres. » Le communiqué publié le même jour par l’APF sonne comme une réponse au ministre de la Cohésion territoriale.Elle y rappelle sa « totale incompréhension face à ce projet (…) et dénonce également le manque de considération du ministre pour le travail des associations. »
Dans l’interview accordée à LCI, mardi 3 avril, ce dernier assure en effet avoir discuté de ce projet de loi avec tout le monde, y compris les associations dont l’APF. « C’est un sujet qui à l’époque ne soulevait pas de réactions négatives. (…) Il y a (…) une certaine émulation, pour ne pas dire concurrence, entre les associations, ce qui fait qu’il y a des changements de postures avant la présentation du projet de loi. »
Son intervention a également fait réagir la Fnath sur Twitter : « Aucune concurrence entre les associations : elles sont toutes d’accord ! Elles sont CONTRE. »
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5 commentaires
Bonjour , amputé de la jambe il y a 15 mois, je dois trouver une location , car la mienne n est pas adapter à mon handicap , mais voilà au bout d’une vingtaine de dossier envoyé au office des HLM et au mairie et même au préfet, toujours rien, de participer à particulier ou en agence c est simple , on gagne pas assez . Alors ou m adresse? Je commence à baisser les bras . Depuis 1 an que j’ai pas pris de douche , tous les jours je me lave au gand de toilette, on est au quelle ” siècle “.
Bonjour.
Actuellement à la recherche d’un appartement dans une autre ville, parcours du combattant, les portes se ferment dans les agences immobilières et chez les particuliers, car je n’ai pas de cautionnaire. Dur, dur.
55 ans seule avec mon fils, ne peux travailler, et je n’ai droit à rien, que de la discrimination à encaisser une fois de plus.
Aucune loi, sur se fait, pour être chez un privé, en attente de logement en Fez de chaussée handicap, mais 5 dossiers dessus, et mon préavis qui se termine à la fin de ce mois de juin 2021.
Je craque, j’en peux plus, d’être rabaisser sans cesse.
Je ne sais plus quoi faire.
Merci encore de me lire et me donner des infos si vous avez.
Cordialement.
Chtite71
C’est simple, j’ai attendu 8 ans en liste prioritaire et avec DALO, un appartement adaptable qui ne sera pas adapté suite aux projet de l’ergothérapeute “trop cher” et qui ne sera pas financé réellement car la MDPH ne veut pas y mettre tout le budget et que la RIVP (le bailleur de cet appartement adaptable inadapté depuis bientôt 4 ans) “m’indique” qu’ils préféreraient que j’aille dans un autre HLM plutôt que d’adapter et de déprécier leur bien ce faisant…
Alors, un an, ce n’est rien dans ce pays, ce n’est que le début de votre vie dans la crasse. Donc, au choix : habituez vous et prévoyez un budget déodorant, protestez auprès des politiques (pétition, etc), adressez vous au Défenseur de Droits (ils font un enquête nationale en ce moment), à l’ONU (ils font une étude sur les errements de la politique française du handicap), ou tout à la fois et dîtes vous bien que un an c’est presque rien par rapport à la moyenne… Ça fait 12 ans que je ne vois pas le début d’un commencement d’adaptation !
Alors quand on passera à 10% de logement adaptés par rapport à maintenant, il suffit de multiplier par 10 le temps d’attente et peut-être dans 140 ans avec les progrès de la médecine l’appartement adapté existera… N’est-ce pas ?
Oh punaise c.est horrible. Mais dans quel monde vit-on? Je trouve que l.etat est incohérant dans ce qu.ils disent et ce qu.ils font. Depuis les années 90 ca commencait a bouger un peu mais apres 2010 ca se casse la figure pour tout ce qui touche l.andicap. macron me fait rire ou plutot m.enerve il fait passer des msg pour dire qu.il est du coté des ph mais cest juste un coup de com. La aah qui s.envole si on se met en couple, les ecoles n.acceptent pas tant qu.ils l.ont predit des enfants en situation d.1 handicap, la recherche d.un emploi la lois n.a rien changer voir meme empirer avec la RQRH les patrons nous fuient bus trains trottoure enfin la renovation pour l.espace publique pffff je ne voit pas grands choses changés. Sur change.org il y a ine petition concernant les lois pour logement pour ph et je l.ai signé. Faites un tour et signez cela dure 2 minutes .
[…] diminuées [7]; la prime d’activité pour les personnes invalides a été supprimée ; le projet de loi Élan prévoit d’abaisser de 100 à 10 % la part de logements accessibles aux personnes handicapées dans les immeubles neufs ? La petite […]