Ménopause et andropause, quand les hormones s’affolent
Que se passe-t-il quand le corps cesse de secréter les hormones sexuelles ? La ménopause est-elle réellement une “maladie de carence” ? Les hommes souffrent-ils de troubles comparables ? Samedi soir sur Arte, un documentaire fait le point sur ces questions. Tant sur le plan scientifique que sociologique.
Prise de poids, bouffées de chaleur, chute de cheveux, irritabilité… Ces troubles, un tiers des femmes concernées par la ménopause, qui survient à la cinquantaine, les connaîtrait et en souffrirait. Conséquences inégales, d’une personne à l’autre, de la baisse des œstrogènes secrétées par les ovaires. Une baisse de production de ces hormones sexuelles qui accompagne la diminution du stock d’ovules jusqu’à son épuisement. Signant ainsi la fin de la période de fertilité.
Des traitements à doser en fonction de la gêne
Un processus de vieillissement naturel, donc. Mais dont les manifestions peuvent se révéler très gênantes, justifiant le recours à des traitements. Il en existe aujourd’hui tout un éventail. De l’hormonothérapie classique, aujourd’hui utilisée à faible dose et sur une période assez courte, à l’acupuncture, en passant par la phytothérapie et les hormones bio-identiques, c’est-à-dire semblables à celles que produit l’organisme.
Avec des efficacités et des effets secondaires variables. Le choix dépendant souvent de la sévérité de la gêne. Ainsi, à propos des bouffées de chaleur, la gynécologue Gerlinde Birmelin, explique que si les symptômes sont légers, elle essaie d’abord de les traiter par phytothérapie. « Ce n’est que si la qualité de vie au quotidien est fortement altérée que je prescris des hormones. Ce n’est jamais un traitement de premier choix », ajoute-t-elle.
Des images négatives, un discours pathologique
Mais la ménopause est aussi la construction d’une société obsédée par la jeunesse, comme le montrent les travaux de la sociologue Cécile Charlap. Elle y a consacré sa thèse de doctorat, analysant à la fois le discours médical et celui véhiculé par la publicité. Elle note ainsi que les images dans la presse montrent toujours des femmes – qui ne sont pas en âge d’être ménopausées – soucieuses ou inquiètes. Tandis que le discours médical, y compris sur le site de l’Assurance maladie, ne considère pas la ménopause comme une simple transformation mais comme « le terreau de symptômes pathologiques ».
Une andropause difficile à cerner
Quid de l’andropause à laquelle s’intéresse aussi le documentaire ? S’il est certain que la production de testostérone baisse à partir de 40 ans, difficile d’en tirer des conséquences. Les symptômes de fatigue constatés ainsi que les troubles de l’érection ou les troubles urologiques sont en effet aspécifiques. Quant au lien entre testostérone et calvitie précoce, il relèverait du mythe.
Très fouillé, ce documentaire présente aussi l’avantage de nous offrir d’autres points de vue. Ainsi apprend-t-on comment les femmes vivent la ménopause en Turquie, en Chine ou en Inde. Que le vieillissement est perçu avec moins de différence entre hommes et femmes au Japon. L’arrêt de la fertilité n’étant pas moins important que la perte des cheveux chez les hommes. Avant de finir par un détour dans le règne animal. Chez les orques, en effet, les femelles âgées, ménopausées, sont celles qui permettent la survie du groupe.
À voir sur Arte samedi 12 mai à 22h20 et à revoir pendant sept jours sur Arte+7
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