Santé au travail : simplifier pour mieux prévenir
Favoriser une approche intégrée de la santé des salariés en regroupant les acteurs de la prévention et en rapprochant médecine de ville et médecine du travail. Voilà ce que propose le rapport sur la santé au travail rendu public ce mardi 28 août. Ce document s’intéresse également à la santé des aidants, au maintien dans l’emploi et à la prévention de la désinsertion professionnelle.
Comment mieux prévenir pour ne plus courir (et se contenter de réparer) ? C’est la question à laquelle devaient répondre la députée Charlotte Lecocq, le consultant en management Bruno Dupuis et l’ancien médecin du travail Henri Forest. Ils remettent aujourd’hui au Premier ministre, Édouard Philippe, qui le leur avait commandé, un rapport de 174 pages. Celui-ci s’intitule “Santé au travail : vers un système simplifié pour une prévention renforcée”.
Principale préconisation ? Regrouper « sous un même toit et une même bannière » l’ensemble des acteurs de la santé au travail. Au niveau national, France santé travail réunirait ainsi trois organismes. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) et la structure chargée de la prévention dans le bâtiment et les travaux publics.
Vers un guichet unique pour tous
France santé travail travaillerait avec des structures régionales de droit privé. Ces dernières regrouperaient les services de santé au travail et d’autres acteurs. Tels les Aract et les Carsat. Elles pourraient également intégrer les compétences de « maintien dans l’emploi » des Sameth et Cap emploi. Pour cette mission, elles seraient, financées par des fonds dédiés de l’Agefiph.
Objectif pour les travailleurs handicapés comme pour les salariés et les entreprises ? Pouvoir s’adresser à un guichet unique. « On retrouve dans ce rapport le constat de difficultés de coordination. Ainsi que le besoin d’une entrée unique qui permette aux salariés d’être accompagnés tant dans leur santé au travail que dans leur vie sociale », note Céline Roux, déléguée générale de la Fédération des services de santé au travail inter-entreprises d’Île-de-France.
Les médecins du travail plus présents sur la RQTH
Favoriser le dialogue, les ponts entre médecine de ville et médecine du travail, donc. Tout en renforçant les prérogatives des médecins du travail pour le maintien dans l’emploi. S’il n’est pas fait mention de RQTH temporaire comme dans le rapport Gillot, le rapport Lecocq recommande en effet de leur « confier a minima la responsabilité de renouveler les RQTH, avec possibilité de recours devant la MDPH en cas de désaccord ».
Les aidants pris en compte
Enfin, le cas particulier des aidants salariés est mentionné. Une première. « Pour ce public, la structure de santé au travail pourrait assurer un suivi de l’état de santé et la capacité à faire face à ses obligations professionnelles et personnelles », explique le rapport. Elle pourrait aussi aiguiller ces salariés vers les acteurs susceptibles de les accompagner dans la recherche de solutions de répit. Mais aussi les informer sur une meilleure articulation entre vie privée et vie professionnelle.
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