Rentrée scolaire 2018 et handicap : des couacs dans tous les cartables
Bâtiments inaccessibles, absence d’auxiliaire de vie scolaire, transport adapté non prévu… De la maternelle au lycée, certains enfants en situation de handicap ont encore vécu une rentrée chaotique.
Les enseignants haut-normands protestent. Ce mardi 11 septembre, à 17h30, annonce le quotidien régional Paris Normandie, ils se rassembleront devant la sous-préfecture de Dieppe (Seine-Maritime). À l’appel de la CGT Éducation, ils dénoncent : des enfants n’ont pas d’AVS (auxiliaire de vie scolaire) et certains AVS attendent… une affectation !
Selon les derniers chiffres du ministère, 341 500 enfants en situation de handicap sont scolarisés dans des établissements relevant de l’Éducation nationale. Parmi eux, 175 000 se sont vu attribuer une AVS, pour quelques heures ou à temps plein, un accompagnement individualisé ou mutualisé. Mais pour nombre d’entre eux, le jour de la rentrée, tout ne s’est pas passé exactement comme prévu…
L’AVS ne suffit pas
Difficile d’établir une statistique fiable. Selon le collectif citoyen handicap, le nombre d’enfants sans accompagnement adapté le jour J aurait doublé par rapport à 2017. Le collectif le chiffre à 750 élèves. Une donnée trop empirique selon certains. De plus, nombre de parents interrogés observent que la présence de l’AVS à la rentrée ne garantit ni la pérennité, ni l’adéquation entre les besoins de l’enfant et ce qui lui est proposé.
École inaccessible en fauteuil roulant
Quoi qu’il en soit, jour après jour, les médias locaux, et même parfois nationaux, relaient le témoignage de parents en difficulté. À l’image de France Bleu qui raconte l’histoire de Lola. Cette fillette de 9 ans, atteinte d’une forme de paralysie suite à un accident vasculaire cérébral à la naissance, n’a pu faire sa rentrée à Breteuil-sur-Iton (Eure) faute d’AVS. Motif : la MDPH a envoyé à l’école le formulaire d’admission en retard.
Aaron, lui, 3 ans et demi, petit garçon sarthois polyhandicapé, ne devrait pas être scolarisé cette année. L’école maternelle la plus proche de son domicile est inaccessible en fauteuil roulant. Alors sa maman l’a inscrit, comme deux de ses trois frères eux-mêmes atteints de troubles autistiques plus ou moins importants, dans une école un peu plus éloignée. Quelques jours avant la rentrée, l’école les a finalement refusés tous les trois. Motif : les classes sont pleines. Ils se retrouvent donc à domicile et Prescillia, leur maman, achète des cours par correspondance adaptés à leur handicap.
Pas de transport adapté
Comme les plus jeunes, les lycéens ont aussi parfois été privés d’AVS à la rentrée. C’est le cas de Vittorio, 17 ans, en première professionnelle imprimerie à Évreux (Eure). Le jeune homme a besoin de quinze heures d’accompagnement par semaine en raison de troubles autistiques. Mais il attend encore son AVS… et un transport adapté pour aller au lycée.
Des problèmes en établissement spécialisé aussi
Nohan, bientôt 4 ans, continuera de se rendre en crèche trois matinées par semaine. Cela faute de place dans les deux Instituts médico-éducatifs près de chez lui, en Ille-et-Vilaine. En attendant, sans date en perspective, d’en franchir les portes, ses parents paient de leur poche une assistante à domicile les après-midis. Quant à sa maman, Camille, elle se retrouve obligée d’occuper son poste d’agent territorial spécialisé en école maternelle à temps partiel.
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3 commentaires
Selon le Syndicat des enseignants du premier degré (Snuipp), 645 enfants handicapés sont concernés pour le seul département d’Ille-et-Vilaine !
L’inspecteur d’Académie ne conteste d’ailleurs pas ce chiffre effarant, mais, selon Ouest-France, il « tempère l’analyse du Snuipp » en déclarant tout benoîtement : « Ce n’est pas une situation anormale ni alarmante. Les postes d’AESH existent bien et nous allons lancer le recrutement de 220 personnes, soit 133 équivalents temps plein en deux vagues. » La moitié des postes environ seront pourvus au 18 septembre, l’autre au 1er octobre. « Nous avons priorisé dès la rentrée les situations de handicap les plus urgentes », précise l’inspecteur d’académie.
Ainsi, alors que les décisions de la MDPH sont prises avant les vacances, des centaines d’élèves handicapés ne pourront bénéficier de l’obligation scolaire qu’à partir du 1er octobre… Et l’Inspecteur d’Académie juge que cette situation n’est « ni anormale ni alarmante » !
Comment se fait-il que vous ne mettiez pas en votre “une” la vidéo du député François RUFFIN à l’Assemblée Nationale, furieux après le rejet d’un texte pour les élèves handicapés ?????
Il me semble pourtant que son intervention était extrêmement louable et justifiée !
Sur le site du Figaro, je comprendrais une telle censure, mais ici … ???? Incompréhensible et inadmissible !!!
N’employez pas toujours les grands mots “Copello” ! Il ne s’agit pas de censure : sur ce sujet la concertation entre ministère et associations va commencer. Le sujet est donc à l’agenda et il était couru d’avance que la proposition de loi ne passerait pas… avant la concertation. Voilà les dessous de cette affaire. CDLT La rédaction