Le don de jours de congés aux aidants s’élargit encore
Les salariés du secteur privé y étaient autorisés. Désormais, ceux de la fonction publique aussi. Ils peuvent ainsi faire don de jours de congés à des aidants d’enfants ou de proches handicapés. Une fausse bonne idée selon ses détracteurs, partisans de la solidarité nationale.
La panoplie des dons vient encore de s’enrichir. Depuis quelques jours, les salariés de la fonction publique ont le droit de donner des jours de congés à des aidants de personnes âgées ou handicapées. Le décret du 9 octobre permet de mettre en application l’article consacré aux agents publics de la loi de février 2018.
Ce texte avait instauré, avec effet immédiat, ce type de don pour les salariés du secteur privé. Et en 2014, le Parlement avait autorisé le don de jours de congés au bénéfice de parents d’enfants gravement malades. Dans le privé et dans le public.
« Mille merci aux donateurs. »
Comme d’habitude, cette mesure divise. « Mille merci aux donateurs », a salué, sur Twitter, Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées. « Il serait préférable d’indemniser le congé de proche aidant, a répliqué Bénédicte Kail, la conseillère nationale éducation-familles d’APF France handicap. C’est de solidarité nationale dont les aidants ont besoin, pas de charité ! »
Inégalités entre aidants
Surtout que le don introduit forcément des disparités entre aidants. Certains sont plus à même d’en bénéficier que d’autres. Parce qu’ils travaillent dans un établissement plus grand ou se sont liés avec beaucoup de collègues. D’autres disposent d’une convention collective garantissant davantage de jours de congés. Une panoplie bien inégalitaire.
Comment ça marche ?
Un agent public civil peut renoncer anonymement et sans contrepartie à tout ou partie de ses jours de repos non pris. Ceux-ci peuvent avoir été affectés ou non sur un compte épargne-temps. Il va alors les donner à un agent public civil ou militaire relevant du même employeur qui :
– assume la charge d’un enfant âgé de moins de 20 ans atteint d’une maladie, d’un handicap ou victime d’un grave accident ;
– ou vient en aide à un proche handicapé ou en perte d’autonomie, qu’il s’agisse de son compagnon ou de sa compagne, de son enfant, de son père ou de sa mère, d’un neveu, d’une tante, etc.
Vos avantages :
- Magazine téléchargeable en ligne tous les 2 mois (format PDF)
- Accès à tous les articles du site internet
- Guides pratiques à télécharger
- 2 ans d’archives consultables en ligne
2 commentaires
Mais seuls les salariés donnent !
Et l’employeur ?
je suis dans la même administration que mon conjoint. il est atteint depuis mai 2018, d un sarcome dans le muscle de la cuisse. il a subi 3 interventions en 1 mois,
il est très handicapé car il ne peut plus se déplacer comme avant, ma présence au quotidien auprès de lui est très importante.j ai demandé si on ne pouvait pas me donner quelques jours de congés qu il n a pas pu prendre vu son cancer.
ça m aurait permis de l accompagner pour ses visites à l hôpital, et autres soins .ça m a été refusé, j ai utilisé tous mes jours de vacances pour m occuper de lui, aujourd’hui, je suis obligée de faire appel à des voisins ou bien me mettre en maladie ! je suis révoltée de ce manque d empathie que peut peut avoir certaine hiérarchie face à la maladie.