Programmes télé : une accessibilité mitigée, selon le CSA
Des obligations respectées mais moins d’heures d’antenne avec sous-titrage. C’est le bilan en demi-teinte que dresse pour 2018 le CSA. L’instance est chargée de veiller à l’accessibilité des programmes de télévision aux personnes handicapées et à la représentation du handicap à l’antenne. Le 9 juillet, elle a publié son rapport annuel consacré à ce sujet.
C’est une satisfaction en trompe l’œil. Les onze chaînes de télévision – publiques ou à forte audience – soumises à l’obligation de sous-titrer leurs programmes (France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô, TF1, Canal+, M6, C8, W9 et TMC) le font effectivement. C’est ce qu’elles ont déclaré au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Celui-ci vient de publier son rapport annuel sur le handicap à l’antenne.
Moins de programmes sous-titrés
Mais en regardant dans le détail, il note une baisse du volume sous-titré. Car ne sont pas soumis à cette obligation les messages publicitaires, les programmes locaux, les chansons en direct, les compétitions sportives, les téléachats, entre autres. Or, leur proportion a semble-t-il augmenté.
Résultat : seule France 4 propose un volume de programmes en hausse (+215 heures par rapport à 2016). « Le Conseil incite donc vivement les chaînes à faire progresser durablement ces volumes de programmes accessibles », indique le rapport.
La chaîne de télévision Gulli en bonne position
Les autres chaînes ont aussi des obligations, mais moindres en volume. On note de bons élèves.TF1 Séries Films, Canal+ Cinéma et Gulli dépassent très largement le pourcentage de sous-titrages qui leur est imposé. Parmi les chaînes d’information en continu, celles du service public (franceinfo et France 24) proposent les volumes sous-titrés les plus élevés.
Même phénomène côté audiodescription : toutes les chaînes soumises à obligation la respectent (sauf l’Equipe). Mais la part des programmes inédits qu’elles proposent est très largement en baisse par rapport à l’exercice précédent. Les bons éléments sont ici Piwi, Gulli et Paris Première, pourtant sans obligation.
Charte et guide de bonnes pratiques en préparation
Dans son rapport, l’institution détaille aussi son action. En 2018, par exemple, le CSA a organisé des réunions de travail entre les auteurs d’audiodescription et les représentants des associations de personnes en situation de handicap visuel. Objectif : un guide de bonnes pratiques visant à assurer la bonne qualité de l’audiodescription.
Cette année devrait aussi être signée en septembre une charte sur la représentation du handicap dans les médias audiovisuels. Les partenaires : le secrétariat d’État chargé des personnes handicapées, le Conseil national consultatif des personnes handicapées et le ministère de la Culture.
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