Give Me Liberty : un hymne à la dignité humaine
Inspiré du passé de son réalisateur Kirill Mikhanovsky, Give Me Liberty, en salles aujourd’hui, raconte une journée dans la vie d’un chauffeur de bus médicalisé et de ses passagers handicapés. Une course contre la montre touchante et burlesque dans l’Amérique des déclassés.
Vic, jeune Américain d’origine russe, conduit un bus pour personnes handicapées à Milwaukee, dans le Wisconsin (Midwest des États-Unis). Menacé de licenciement en raison de nombreux retards, il accepte malgré tout de conduire son grand-père atteint de la maladie d’Alzheimer à des funérailles. En chemin, Vic s’arrête pour chercher Tracy, une jeune femme atteinte de la maladie de Charcot. Mais des manifestations suite à des violences policières éclatent dans la ville… La journée de Vic prend alors un tour complètement incontrôlable. Et Give Me liberty vire au joyeusement loufoque !
Give Me Liberty inspiré de l’expérience du réalisateur
Né en 1971 à Moscou, installé aux États-Unis depuis l’âge de 17 ans, Kirill Mikhanovsky s’est inspiré de sa propre expérience pour réaliser cet ovniesque Give Me Liberty. Un long-métrage aux accents de documentaire sur la situation des personnes fragilisées dans l’Amérique d’aujourd’hui. Avant de se lancer dans le cinéma, il a été chauffeur d’un bus pour personnes handicapées. L’un de ses premiers boulots décrochés au milieu des années 1990.
Le film se fait la peinture de ce convoi haut en couleurs. Contraint de remanier son itinéraire pour escorter son grand-père à cet enterrement, Vic se retrouve à devoir négocier avec les passagers de son bus. Avec aussi son patron qui le harcèle par téléphone et les événements extérieurs qui viennent compliquer son trajet.
Au fur et à mesure la tension monte dans le bus bringuebalant. Et le jeune homme peine à rester maître de la situation. Or, au final, c’est sa place qu’il risque de perdre s’il ne parvient pas à rattraper son retard.
Des comédiens réellement en situation de handicap
Cette cacophonie exubérante pourrait lasser. Au contraire, elle contribue à rendre Give Me Liberty émouvant et juste. Le bus se transforme progressivement en lieu de rencontres. Les passagers sortent de leur réserve. Chacun va s’intéresser à l’autre. Des situations improbables comme le concours de chant ou la virée en boîte de nuit fournissent l’occasion de scènes de cinéma inédites.
Le casting est également très réussi et remarquable, notamment par son souci de mettre devant la caméra des personnes réellement handicapées. La révélation du film : sans conteste Lauren “Lolo” Spencer qui campe Tracy, l’une des passagères. Une grande gueule qui ne demandait qu’à être apprivoisée.
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