Les Français disent oui à l’inclusion scolaire… mais pas pour tous les enfants
Près de 30 % des Français sont défavorables à ce que les enfants autistes et déficients intellectuels soient scolarisés dans l’école de leur quartier. Pour le président de la Fnaseph, il faut accélérer la transformation de l’Éducation nationale et des établissements médico-sociaux. Afin de montrer qu’une inclusion bien organisée, ça marche.
Une école accueillant tous les enfants, quelles que soient leurs déficiences ? Tous les Français n’y sont pas encore prêts, à en croire les résultats d’un récent sondage. Pour les gamins en fauteuil roulant ou à mobilité réduite, passe encore. Seuls 11 % se disent défavorables à ce qu’ils soient scolarisés avec tout le monde. Mais pour les enfants autistes, ils sont 28 % à faire part de leurs réticences. Et 30 %, concernant les enfants avec des déficiences intellectuelles, telle que la trisomie 21.
« Ils seront mieux dans un établissement spécialisé. »
Pire encore, pour ces deux derniers groupes, presque un Français sur deux (respectivement 46 et 49 %) estiment qu’il est « meilleur pour eux d’être scolarisés dans un établissement spécialisé pour leur handicap » plutôt qu’avec les autres enfants.
« Des représentations erronées. »
« Ces résultats montrent combien les représentations erronées des différents types de déficiences sont encore prégnantes dans l’opinion publique, analyse Nicolas Eglin, le président de la Fnaseph, l’un des trois commanditaires de l’enquête avec Trisomie 21 France et l’Anpea. Ils confirment également à quel point la réponse institutionnelle des établissements spécialisés, sur laquelle a longtemps reposé la politique française du handicap, a modelé les esprits. »
91 % des Français soutiennent l’école inclusive
Ces grosses réserves faites, 91 % des répondants assurent qu’ils sont favorables à ce que les pouvoirs publics rendent l’école plus inclusive. Nicolas Eglin veut y voir un signe positif. « Les Français valident ce changement de cap. Mais la réalité de l’inclusion dans les écoles, aujourd’hui, alimente leurs doutes. Quand ils voient des enseignants en difficulté avec des enfants en situation de handicap, parce que pas suffisamment épaulés, ils se demandent si cela peut marcher. »
« Les mesures vont dans le bon sens. »
« Oui, cela marchera si l’État y consacre les moyens nécessaires, poursuit-il. Et cela ne passe pas que par les auxiliaires de vie scolaire. Les mesures annoncées par le gouvernement vont dans le bon sens. Comme la création des équipes mobiles d’appui médico-social pour la scolarisation. Ou bien encore le développement des unités d’enseignement externalisées qui accueillent, en milieu ordinaire, des élèves d’établissements spécialisés. »
« Mais il faut accélérer. »
« Mais il faut accélérer la transformation de ces structures médico-sociales, qui restent des lieux de ségrégation, insiste Nicolas Eglin. Lorsque toutes interviendront dans les écoles pour soutenir les élèves en situation de handicap qui ont besoin de tel ou tel service, alors la scolarisation de tous les enfants dans l’école de leur quartier deviendra un droit universel effectif. »
Vos avantages :
- Magazine téléchargeable en ligne tous les 2 mois (format PDF)
- Accès à tous les articles du site internet
- Guides pratiques à télécharger
- 2 ans d’archives consultables en ligne
4 commentaires
La vocation intégrative de la loi de 1975, puis inclusive qui figurait déjà dans la loi de 2005, dans la CIRDPH de l’ONU en 2006 ensuite, puis encore dans la déclaration d’Inchéon de 2015 (ensemble des organisations de l’ONU pratiquement), est toujours en panne même si quelques timides avancées à l’échelle de l’humanité apparaissent çà et là.
Or nous en sommes encore à la condescendance (Attitude bienveillante teintée d’un sentiment de supériorité, de mépris), aux regards détournés, que révèle le souhait de les maintenir à l’écart en établissement spécialisé, et surtout pas en classe ordinaire …
Mon enfant avec ces …? Jamais ! avons-nous souvent entendu lors de nos premières tentatives d’intégration scolaire au début des années 1980 alors que des circulaires officielles la rendaient possible.
Dans certaines civilisations de l’antiquité on les supprimait purement et simplement à la naissance, puis au Moyen Age on les rangeait dans les hospices avec les rebuts de la société, avec des considérations de faute divine à expier, jusqu’à la fin du 19° siècle. Peut-on dire que ces sentiments d’exclusion plus ou moins dissimulés, ont disparu actuellement ? La méconnaissance du handicap, la peur d’y ressembler un jour, et l’individualisme de notre société y sont pour beaucoup … comme si cette part de l’humanité était entièrement à part, et loin de l’être à part entière. Pour de plus amples visons parcourir mon blog https://personnes-a-part-entiere-ou-entierement-a-part.blog4ever.com/ le commenter, vous y inscrire si vous le souhaitez.
Courage à celles et à ceux qui continuent à œuvrer en silence pour l’inclusion et la participation sociale !
Bonsoir
Je suis très choquée des propos des gens au sujet des autistes et des trisomiques 21.
Je suis autiste asperger.
J ai suivi une scolarité classique….et cela a été l enfer car mon handicap n était pas reconnu d autant que j etais toujours première de la classe…même si on me mettait toujours au fond de la classe et aussi que je sortais souvent car a la fois je ne supportais pas l enfermement et aussi je genais les autres malgré moi par mes petits bruits vocaux et mouvements en boucle.
Une chose m a sauvée…J ai grandi en ZEP ….donc finalement je n étais qu’ une anormale de plus….mais en plus j étais première de la classe donc ouf. ..on me fichait la paix. ..Apres j ai été très heureuse à l université et aussi au Creps (je sais une asperger qui aime l activité physique il paraît que c est rare. …)
Et après j ai donné des cours de musique puis de natation a des enfants trisomiques et autistes (asperger ou non). Dans le cadre des CLIS ..sans encore connaître mon diagnostic personnel
J ai été très heureuse avec ses enfants la….et pour moi c était très positif car non seulement j avais des relations bien plus faciles avec eux qu’ avec la moyenne des gens. …mais en plus tout le monde était épaté des progrès psychomoteurs et de langage/relation qu’ ils faisaient avec moi….et avec persinne d autre
Quand finalement j ai eu mon diagnostic il y a quelques années (on me disait sans cesse que j etais bizarre dans mon entourage et pas avec des mots gentils ) j ai compris pourquoi je m entendait bien avec ces enfants et surtout avec les autistes déficients mentalement ou non….
C est juste qu’ on communique pareil
Notamment je comprenais sans peine leurs peurs et angoisses. ..puisque C est les miennes !!
Pourquoi les “normaux” n essaient pas de nous comprendre vraiment et de communiquer avec nous ??
Pourquoi ils nous demandent d être comme eux ?
Moi je les comprends souvent pas mais du moment qu’ ils ne sont pas méchants je les aime comme ils sont. …
Donc si on ne demande pas à un enfant en fauteuil roulant d aller en cours de sport et qu’ on adapte les lieux pour qu’il circule….pourquoi on n adapté pas la communication aux autistes et aux trisomiques ?
(Je m adapté bien aux gens normaux et aux trisomiques. …pour moi c est le même effort. ..si si..Je vous promets )
Qui fera donc enfin un effort envers les personnes atteintes d un handicap neuro ????
(Car c est toujours l inverse…C est l handicapé neuro qui doit toujours faire effort ! Injuste !)
Si cela commençait à l école hors Clis ca serait juste parfait. …ca habituerait les “normaux” (dans la statistique = normal) aux ” anormaux ” des l enfance
Et ils constateraient bien qu’ ils ne sont ni violents ni agressifs ni méchants ni dangereux ….
Je suis pour l augmentation des effectifs dans l enseignement et le mélange de tous…résolument !
A se demander s il vaut mieux souffrir de ne pas être diagnostiquée (mon cas) ou de l être ???
Cordialement a tous
La France c’est Liberté EGALITE FRATERNITE
Il faut respecter ces mots
Liberté, égalité, fraternité , changez de slogan, parce que vous n’êtes pas crédibles.