Emploi et handicap : une embellie, pas le paradis
Le nombre de demandeurs d’emploi handicapés a enfin baissé. Mais APF France handicap ne s’en satisfait pas. Alors que la réforme de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés entrera en vigueur début 2020, elle demande au gouvernement d’en faire davantage pour l’emploi.
Cela n’était plus arrivé depuis douze ans. Pour la première fois, depuis fin 2007, le nombre de demandeurs d’emploi handicapés a diminué sur une année. Il a fléchi de 1,1 % entre juin 2018 et juin 2019. Mais il reste à un niveau historiquement haut, à plus de 500 000. C’est 2,5 fois plus que fin 2007.
Le taux de chômage en baisse
Même constat pour le taux de chômage, c’est-à-dire le nombre de chômeurs rapporté à l’ensemble des travailleurs en activité ou cherchant un emploi. Lui aussi a baissé. D’un point, passant de 19 % à 18 %. Mais il demeure deux fois plus élevé que dans l’ensemble de la population active française.
Cette légère embellie fait suite à celle constatée en France, tous travailleurs confondus. Le taux de chômage y est en recul progressif depuis mi-2015. À 8,5 %, il a retrouvé son niveau d’il y a dix ans.
… mais le chômage de longue durée progresse
« Je ne me satisfais pas de ce taux de chômage, a commenté Alain Rochon, le président d’APF France handicap lors d’une conférence de presse, ce mardi 12 novembre. Surtout que le chômage de longue durée progresse. Que la précarisation s’aggrave avec davantage de CDD que de CDI, en particulier pour les femmes. Et que de nombreuses personnes sortent de l’emploi pour incapacité. »
Toujours un objectif de 6 % de travailleurs handicapés
Le gouvernement a lancé une réforme en profondeur de l’obligation d’emploi des personnes handicapées. Plusieurs mesures entreront en vigueur en janvier 2020. Le taux d’emploi à respecter sera toujours de 6 %. Mais le mode de calcul sera moins favorable aux employeurs. Ils devront donc employer davantage de travailleurs handicapés pour respecter leur obligation. Un aiguillon à l’embauche.
Moins de commandes pour les EA et les Ésat ?
De plus, la loi modifie également les modalités de prise en compte des commandes passées aux entreprises adaptées (EA) et aux établissements et services d’aide par le travail (Ésat). « Les effets de la nouvelle législation sur l’OETH sont difficiles à appréhender, commente Jacques Zeitoun, le vice-président d’APF France handicap. Mais elle pourrait entraîner un changement du comportement des entreprises. » Le risque que les commandes aux EA et Ésat diminuent n’est pas exclu. Au moins durant une période d’adaptation à la nouvelle réglementation.
Cap emploi/Pôle emploi : le rapprochement qui inquiète
Autre sujet d’inquiétude pour APF France handicap : le rapprochement, annoncé mais pas encore effectif, des Cap emploi avec Pôle emploi. Pour faire simple, ce dernier va reprendre la main. Voire complètement intégrer ce réseau spécialisé dans l’accueil des travailleurs handicapés pour proposer un lieu d’accueil commun à tous.
« Comment Pôle emploi sera-t-il en capacité à prendre en compte et à accompagner les besoins spécifiques des demandeurs d’emploi en situation de handicap ?, interroge Hervé Delacroix, administrateur d’APF France handicap. De plus, les associations de personnes handicapées ne participent pas à la gouvernance de Pôle emploi. Elles se retrouvent donc exclues des décisions les concernant. »
Non à l’AAH dans le revenu universel d’activité
Plus généralement, pour Alain Rochon, « les moyens budgétaires ne sont pas à la hauteur. Et la formation n’est toujours pas fléchée vers les personnes en situation de handicap. »
De plus, le président d’APF France handicap a redit son opposition à l’intégration de l’allocation adulte handicapé (AAH) dans le futur revenu universel d’activité (RUA). « Le RUA que le gouvernement veut créer ne saurait être une solution au problème du chômage massif des personnes en situation de handicap. »
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1 commentaire
Bonjour à tous,
En premier lieu j’aimerai réagir quant à l’image du handicap. Elle est toujours représentée par une personne en fauteuil roulant
Bref…
Il existe aussi des Travailleurs handicapés, qui pour eux malgré une reconversion professionnelle, l’accès à l’emploi est très difficile. Pour mon cas personnel j’ai eu l’opportunité de réaliser une formation dans un centre CRP (je n’incrimine pas ce centre) en qualité d’agent Administratif en 2014, Titre pro obtenu de niveau V. À la suite, j’ai obtenu 2 emplois (contrat aidé bien évidemment).
À ce jour, j’ai 54 ans avec ce new métier et ne correspond absolument plus aux demandes des employeurs. Désolée, pas de bac +2 pour prétendre à ne serait-ce qu’un ultime entretien.
Si une personne susceptible de me conseiller sur ce que je dois faire svp, je reste dans l’attente.
Merci à vous
Maryline