Droits des enfants : ceux en situation de handicap prennent la parole
Quelle vie quotidienne pour les enfants handicapés dans une société mal adaptée ? Ont-ils les mêmes droits que les autres ? Est-ce que leur avis compte dans les décisions qui les concernent ? À l’occasion des 30 ans de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (Cide), mercredi 20 novembre, APF France handicap publie un plaidoyer et demande l’effectivité de leurs droits. Quelles que soient leurs spécificités.
Ils ont de 7 à 18 ans, vivent en Institut d’éducation motrice (IEM) ou sont accompagnés par un Service d’éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) APF France handicap. Layla, Thomas, Lilou, Armin, Émilie, Shannon et les autres : 58 enfants témoignent de ce que signifie grandir avec un handicap dans une société en manque d’accessibilité et d’ouverture à la différence.
Cette parole se trouve au cœur du plaidoyer de l’association “Tous pareils mais… le vécu et le ressenti des enfants en situation de handicap face à leurs droits”, rendu public à la veille des 30 ans de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (Cide), le 20 novembre.
Des vies d’enfants jalonnées d’obstacles
Parcours scolaire contraint. Les possibilités et conditions d’accueil en milieu ordinaire n’existant pas toujours. Éloignement du domicile alors qu’ils préfèreraient une vie en famille. Ou encore manque de dispositifs adaptés et/ou de places dans des établissements spécialisés. Les enfants en situation de handicap se trouvent confrontés à une multitude d’obstacles.
« Moi j’ai pas choisi d’être dans ce collège-là. Ça a été à partir de mon dossier qui a été envoyé à l’IEM. Je voulais être à F. parce que c’était proche de chez moi mais il n’y avait pas de place. C’était plutôt la MDA (maison départementale de l’autonomie) qui a choisi pour moi d’être ici (…) », explique Layla, 14 ans, en IEM.
Davantage de harcèlement à l’école
Il leur faut aussi affronter, plus que les autres, moqueries, brimades, harcèlement. Si en 2018, 14 % des élèves déclarent avoir été victimes de harcèlement au cours des deux derniers mois, ce chiffre grimpe à 35 % quand ils sont en situation de handicap (enquête auprès d’un panel d’élèves de 5ème – Source : annexes budgétaires au PLF 2020).
Cette stigmatisation a un impact non seulement sur leur vie scolaire mais aussi sur leur vie tout court et leur relation aux autres. « En fait quand j’étais plus petit, j’étais dans des écoles ordinaires. J’ai fait beaucoup d’écoles parce qu’on n’arrêtait pas de se moquer de moi. J’ai fait une dépression. J’arrivais plus à aller à l’école. (…) », raconte Thomas, 12 ans en IEM.
Sans oublier les contraintes de soins, séances de kiné, d’ergothérapie, hospitalisations…, avec lesquelles ils doivent composer et sur lesquelles ils portent parfois un regard critique.
Peu de liberté de choix
Pour les enfants interrogés, vivre à la maison, sortir avec des amis, avoir des loisirs ou faire du sport ne résulte pas d’une simple envie ou d’un choix. Souvent, ce sont les possibilités offertes par l’environnement ou la société qui rendent cela possible… ou pas.
Pourtant, dans son article 23, la Cide précise bien que : « (…) les enfants mentalement ou physiquement handicapés doivent mener une vie pleine et décente, dans des conditions qui garantissent leur dignité, favorisent leur autonomie et facilitent leur participation active à la vie de la collectivité. »
Des enfants pas toujours consultés
Quel que soit le domaine concerné (choix scolaire, activité de loisirs, soins…), les enfants en situation de handicap ne sont pas toujours consultés dans les décisions qui les concernent. « J’aimerais qu’on me demande mon avis même si c’est pas possible après. Qu’au moins on me demande », avance Lilou, 10 ans, accompagnée par un Sessad.
Une société mal adaptée
Au-delà de l’expérience de chacun, tous les enfants dressent, en grande majorité, un même constat : la société reste inadaptée. Et si la plupart s’est fait une raison, certains portent un regard d’une logique imparable.
« Je sais qu’il y a un budget à mettre et que c’est pas simple mais moi je trouve ça incompréhensible parce que si tout le monde peut aller dans un lieu public mais que le lieu public n’est pas accessible, tout le monde ne peut pas y aller (…) », pointe Armin, 16 ans, en IEM.
« On a le droit d’avoir ce que les enfants sans handicap ont. »
Pourtant, en lisant leurs témoignages, force est de constater leur volonté de vivre dans cette société qui ne leur donne pas forcément leur place. Comme Émilie, 16 ans, suivie par un Sessad : « On est comme on est et on a le droit d’avoir ce que les enfants sans handicap ont. » Ou Shannon, 10 ans, suivie par une Sessad. « Ce que j’aimerais changer c’est que ceux qui me disent que je suis un robot, qui me traitent d’handicapée disparaissent. J’suis pas un robot, j’suis un être humain. »
Les revendications de l’association
Pour respecter et rendre effectifs les droits des enfants en situation de handicap, le plaidoyer d’APF France handicap met en avant plusieurs revendications. L’association demande notamment que soient garantis : la protection de l’enfant contre toutes formes de discrimination ; son intérêt supérieur comme considération primordiale dans les décisions qui le concernent et sa participation sur ces mêmes décisions.
Elle souhaite en outre le renforcement de la lutte contre les violences faites aux enfants, notamment en milieu scolaire. Sans oublier la nécessaire prise en compte de la dimension handicap dans les politiques à destination des enfants.
Pour connaître les revendications détaillées et télécharger le plaidoyer.
Vos avantages :
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2 commentaires
C’est vrai que l’on vie dans une société où tous le mondes regarde le handicap comme un mépris nous sommes tous égaux et nous avons tous droit à une vie heureuse et épanouie alors arrêtons cette méchanceté envers les personne handicapé et respectons les moi j’ai un fils qui est mal voyant et ils est commes tous le mondes ils ne demande que l’amour et le respect comme chaque enfants sur cette terre alors respect pour les adultes et les enfants dans ce mondes ou il faut sans cesse se battre courage à vous tous dans ce monde d’injustice adultes ou enfants .
SOS.
Bonjour ,
Je me présente monsieur boudjema père d’une enfant polyhandicapé âgés de 26 ans qui est sous tutelle d’où j’ai difficulté avec cette tutrice
Veuillez me contacter s’il vous plaît en urgence pour avoir plus d’informations merci