« Un plan de déconfinement avec beaucoup d’incertitudes. »
Durant le confinement, Faire-face.fr recueille une fois par semaine le témoignage de deux personnes en situation de handicap. À J+42, Éric Henry, vivant en appartement à Nancy, a réalisé à quel point il tient à sa vie autonome et non confinée.
« J’ai regardé la présentation par Édouard Philippe de son plan de déconfinement. Je ne suis même plus en colère tellement le gouvernement est en-dessous de tout. Sa réponse à la crise est trop tardive. Le port du masque généralisé va arriver deux mois après le début ! Emmanuel Macron a mis tout le monde dans la panade en annonçant un déconfinement au 11 mai, répondant uniquement à des impératifs économiques, alors que l’on sent poindre la deuxième vague.
Aujourd’hui Édouard Philippe limite beaucoup les choses avant le 3 juin, ce qui correspond à un principe de précaution bien plus pertinent. Du coup, ce plan qui devait tout clarifier soulève énormément d’incertitudes et interrogations. Nous ne saurons que le 7 mai quels départements seront déconfinés le 11. Il est évident que dans ma région Grand Est, nous ne serons pas concernés. Et toujours pas un mot sur les élections.
Davantage de travail à distance
Je ne sais toujours pas quand je vais retourner au bureau. Mais depuis quelques jours, je suis davantage sollicité par mon travail. Cadre au service de l’autonomie au Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, je rappelle toutes les directions de résidences autonomie pour personnes âgées où des cas de Covid étaient suspectés ou avérés. Je transmets mon rapport à une commission pluridisciplinaire qui se déplacera pour préparer le déconfinement.
Nous devons aussi nous prononcer sur des demandes de financement de promoteurs dans l’habitat inclusif. Nous rendrons en effet nos arbitrages pour juin. Je suis heureux de me reconnecter avec mes collègues, d’avoir des réunions à mon agenda, de savoir ce que je ferai le lendemain.
Le retour de l’aide ménagère
Grand changement : cette semaine, l’aide ménagère a repris. Depuis le début du confinement, cette prestation de deux heures par semaine avait été suspendue. Mes aides à domicile passaient un coup de balai et de serpillère de temps en temps. Mais j’apprécie de retrouver un environnement vraiment agréable.
Pourtant il m’arrive de ne plus supporter mon appartement, l’endroit où je me sentais le mieux au monde encore il y a deux mois, étant donné que je l’avais intégralement refait à mon goût. Je crois que je le verrai désormais davantage comme un port d’attache et non comme un horizon. Cette expérience du confinement va m’aider à lutter contre ma nature casanière.
Le confinement fait apprécier l’autonomie
Surtout cela m’a donné un bref aperçu de la vie de toutes les personnes en situation de handicap ne pouvant travailler et pouvant difficilement sortir. Elles subissent un confinement à perpétuité. Je mesure vraiment ma chance, car je n’ai pas du tout aimé me projeter dans cette perspective.
J’ai pris conscience de ce que j’avais acquis en matière d’autonomie physique, intellectuelle, sociale. Je serai doublement vigilant aux moindres signes de risque de retour en arrière. »
Retrouvez la suite du récit du confinement d’Éric mardi 5 mai.
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6 commentaires
Bonjour
Mon mari a 81 ans et moi 78, nous devons donc respecter un confinement strict .
Bien , mais nous avons une femme de ménage 3 heures par semaine qui ne vient plus depuis la mi-mars.
Elle a au moins 4 employeurs différents et donc rencontre beaucoup de personnes.
Elle est au chomage partiel comme prévu par le cesu mais après le 11 mai puis-je lui interdire de venir chez moi pour respecter strictement le confinement ? mais devrai-je alors la payer comme si elle travaillait?
Merci pour votre réponse
[…] https://www.faire-face.fr/2020/04/28/un-plan-de-deconfinement-avec-beaucoup-dincertitudes/ […]
Bonsoir merci pour ce témoignagne fort réaliste car…je le vis également pleinement !
et également les aides qui refusent de venir travailler depuis qu elles ont compris qu’elles seraient payées à 80 pour cent à ne rien faire…monstrueux, révoltant…aucune humanité…je me suis retrouvée à vivre dans la crasse et les poubelles…heureusement j’ai eu vent par un paramécdical d’une dame qui cherchait du travail…et qui était humaine, depuis je suis au propre et bien depuis peu, mais moi aussi, je ne supporte plus mon studio…alors que j’y étais bien avant…c’est l’enfer…et surtout dans ma région sans motif réel sanitaire…et aucune aide, aucun appel de personne bien sur…je suppose que si j’étais morte ça ferait des économies…
Comment fait Eric pour avoir une aide ménagère ?
Pour moi qui aie la PCH 30H par mois, je n’ai aucune aide pour le ménage…
En fait, je paye cette prestation sur mes propres delivers. Car, vous avez raison : la PCH ne prend pas en compte ce type de besoin.
Bon courage à vous.
Éric
je grand mére d’un adulte handicapés qui dans une mas;on ne parle pas des handicapés qui sont confinés dans les établissements . Quel sont les prévisions
merci de me renseigner
ROVERI Bernadette