Les personnes handicapées plus souvent victimes de violences

Publié le 22 juillet 2020 par Franck Seuret
17 % des personnes handicapées, contre 11 % de celles n'en déclarant pas, se sentent de temps en temps ou souvent en insécurité dans leur quartier. 16 % renoncent parfois ou souvent à sortir.

Plus de 7 % des personnes en situation de handicap ont subi des violences dans les deux dernières années. C’est deux points de plus que parmi les personnes ne déclarant pas de handicap. Et cette proportion monte à 9 %, contre 6 %, chez les femmes handicapées.

C’était une intuition étayée par diverses données. C’est désormais une réalité documenté et chiffrée. Les personnes handicapées sont plus souvent victimes de violences selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), rattachée au ministère des Solidarités, rendue publique ce mercredi 22 juillet.

7,3 % des personnes en situation de handicap âgées de 18 à 64 ans assurent avoir subi des violences physiques et/ou sexuelles contre 5,1 % des personnes ne déclarant pas de handicap, au cours des deux années précédant l’enquête. L’écart brut (2,2 points) est conséquent.

Le handicap augmente la probabilité d’être victime

Et encore faut-il l’interpréter en prenant en compte les différences socio-démographiques existantes (âge, situation familiale…) entre ces deux groupes. Exemple : la part des personnes âgées de plus de 50 ans est plus importante parmi la population des personnes handicapées. Or, les gens de cette tranche d’âge sont moins à risque d’être agressés, comme le montrent d’autres enquêtes.

La Drees a donc isolé l’effet propre de chaque caractéristique sur la probabilité d’être victime. Toutes choses égales par ailleurs, le handicap fait partie de celles qui influent le plus. Être handicapé accroît ainsi de trois points la probabilité d’avoir subi des violences physiques et/ou sexuelles.

Les femmes handicapées deux fois plus exposées aux violences sexuelles

De plus, les femmes en situation de handicap sont particulièrement exposées. Au cours des deux années précédant l’enquête, 9 % ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles, contre 5,8 % des femmes sans handicap (+ 3,2 points). En particulier, elles sont deux fois plus nombreuses à avoir subi des violences sexuelles (4 % contre 1,7 %). Et à caractéristiques socio-démographiques et d’habitat comparables, ces écarts s’accroissent (voir graphique ci-dessous).

 

9 % des femmes handicapées ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles durant les deux dernières années. C’est 3,2 points de plus que parmi les femmes non-handicapées (5,8 %). Mais lorsque l’on compare des femmes handicapées et non-handicapées ayant des caractéristiques comparables (même tranche d’âge, etc.), cet écart monte à 4,6 points.

Des violences avec des conséquences plus lourdes

Par ailleurs, les personnes handicapées ayant subi des violences physiques et/ou sexuelles sont en proportion plus nombreuses à avoir présenté une ou plusieurs fractures ou blessures physiques visibles. Plus nombreuses également à avoir été examinées par un médecin ou hospitalisées.

Les victimes handicapées affirment d’ailleurs plus souvent que les autres avoir eu des dommages psychologiques ou avoir été perturbées dans leur vie quotidienne à la suite de leur agression.

Seules 25 % des victimes saisissent les forces de l’ordre

Quel que soit leur sexe, les victimes handicapées sont deux fois plus nombreuses à avoir été agressées dans leur propre logement (17 % contre 8 % pour les personnes non handicapées). Et elles déclarent plus souvent connaître leur agresseur, de vue ou personnellement.

Mais seule une victime handicapée sur quatre (25 %) s’est rendue au commissariat ou à la gendarmerie. C’est légèrement plus que parmi les personnes ne déclarant pas de handicap (20 %). Et c’est encore trop peu.

À savoir : Femmes pour le dire, femmes pour agir tient une permanence pour les femmes handicapées victimes de violences, Écoute Violences Femmes Handicapées, au 01 40 47 06 06. Ce numéro est joignable les lundis de 10 h à 13 h et de 14 h 30 à 17 h30 et les jeudis de 10 h à 13 h.

Violences sexuelles : qui et où ?

L’étude de la Drees apporte des éléments inédits sur les violences sexuelles à l’encontre de personnes handicapées enregistrées par les forces de l’ordre.

45 % se sont produites en établissement (IME, Ésat, foyer de vie, hôpital ou bien encore famille d’accueil) ; 33 % à domicile ; et 22 % dans d’autres lieux (dans la rue, lieu public…).

37 % des agresseurs désignés sont d’autres résidents ou patients et 13 % des salariés de l’établissement. 22 % font partie du cercle proche (parent, conjoint, ami). Les 28 % restants se répartissent entre connaissances et autres.

Comment 16 commentaires

Bonjour
Je suis moi-même handicapé avec un macaron m’exemptant de payer le stationnement public urbain
La ville de Pau pratique un balayage indifférencié des plaques automobiles et je me retrouve a posteriori dans l’obligation de me justifier..,
Je considère cette pratique aussi injuste que discriminatoire – merci d’enquêter

Bonjour. Tout à fait d’accord avec cet article. Moi même handicapé et souvent agressé dans mon quartier. Vu l’accueil que l’on reçoit au commissariat pour déposer plainte, je vous assure que l’on y retourne pas 2 fois. Cela 7 ans que je demande à changer d’appartement donc de lieux .. Nada. La société est sourde et aveugle à nos plaintes.. Mr et Mme Macron ont dit faire de l’handicap leur priorité lors de sa campagne présidentielle, on ne voit toujours rien venir, bien que j’aie écrit plusieurs fois à Mme Macron, même en recommandé, aucune réponse à ce jour….. Donc on subit, on se tait et dans mon cas pratiquement non voyant on s’efface !!

Les promesses électorales n’engage que ceux qui y croit . Moi même devenu handicapées j’ai vécu des agressions dernièrement. Les places pmr sans arrêt voler par ceux qui n’ont pas d’handicap et se sont des insultes ou menaces si nous exigeons qu,ils partent . Les handicapées sont considérés comme de la merde je l’ai vu pour un crédit je me suis fait raccrocher au nez , et de visu , des explications bidon voir désolé vous ne rentrez pas dans les critères .

De toute façon ils estiment avoir tous droits, en pensant que le handicap est de la faute des autres ou de la société. Jamais je n ai vu de tels comportements égoïstes de la part de ces personnes.

Avoir un handicap nous n’avons rien demandez ceux qui en ont pas méprise les handicapées croyants que nos droits sont des privilèges . Mais les valides quant ils peuvent piquer les places pmr , ou piquer la carte inclusion a une mère , un fils handicapées ils n’hésitent pas pour se garer illégalement sur une place pmr . J’ai vu des chauffeurs routiers se garer sur une place handicapées pour décharger le camion car près du magasin . Les feignasse aussi le font .

Étant moi-même adulte handicapé je ne peux que malheureusement confirmer…, Sans parler de la violence étatique bien sûr, j’ai été placé en garde à vue suite à une manifestation, J’ai été privé de mon traitement pendant 24 heures même en pleine crise…
on m’a demandé de signer des aveux alors que j’étais privé de mon traitement indispensable au bon fonctionnement de mon cœur et mon cerveau et pouvant me faire avoir d’énormes séquelles cardiaques voir pire…
En cellule j’ai imploré plusieurs policiers de me donner l’oxygène qui est une des formes de mon traitement, l’un deux s’est proposé de péter dans ma cellule pour m’en faire !
Ce n’est que 17 heures après que l’on m’a donné des médicaments qui n’était pas les bons et qui était de plus périmé, suite à ça J’avais deux options, signer les aveux et pouvoir prendre mes médicaments ou attendre… J’ai bien évidemment signé des aveux faux et arrangeant bien la police pour pouvoir aller prendre mon traitement à mon domicile ! J’ai cru qu’on était dans un état de droit et que j’étais tombé sur des flics malhonnêtes… Mais non, J’ai porté plainte à l IGPN, classé sans suite ! Quel beau pays.

Quand on ai Handicapés personne vous défend, soit la police nationale soit la police municipale, la gendarmerie, en mairie on rigole de vous, dans tout les transports personne laisse une place assise, , Honte à tous, et aussi les associations, qui veulent nous volé des COTISATIONS TRÈS CHÈRE, de 35 euros à 50 euros par MOIS, alors que nous avons très très peut pour VIVRE, On nous loue des logements très très cher les sociétés comme scic habitat, i c f , semcoda, et Les résidence SÉNIORS SONT TRÈS TRÈS CHERS,de 1350 euros à 2500 euros par mois, que fait le Gouvernement contre ces voyous, voleurs, , MONSIEUR MACRON INTERVENEZ, avec tout votre gouvernement, pour que ces VOLEURS SOIENT SANCTIONNÉS ?????

Parfaitement d’accord, et le plus choquant lorsque ces violences sont psychologiques si dévastateurs et ayant lieu ou l’on ne pourrait jamais l’imaginer ds des strictures et organismes ultra connus ..
Merci infiniment de vous intéresser aux intouchables de la republique, force tout de même est de constater que l’état par des lois tente de rééquilibrer
Un peu les choses mais il y a encore du pain sur la planche ….

Bonjour, Étant une personne reconnue handicapé, j’ai vécu pendant 8 mois des agressions physiques Par mon voisin et son pote avec 6 plaintes et au finale la gendarmerie n’a pas fait son travail puisqu’au tribunal il y’a eu vis de forme puisque ses Monsieurs ne sont jamais présentés à leurs convocations et les gendarmes n’ont pas étaient les cherchers. Et le temps réglementaire est passé. A ce jour j’ai déménagé et lorsque je croise ces hommes ils continuent à me harceler. Alors excusez moi, mais porter plainte ne m’a pas protégé pire encore surtout quand on a un handicap qui ne se voit pas. Les gendarmes ne sont pas formés pour prendre les plaintes des personnes handicapés. Au contraire ils nous prennent pour des comédiens et nous qu’ils ne sont pas assistantes sociales. C’est un épisode toujours douloureux dans ma vie. Cordialement

Le chauffeur de bus me moque car il me dit que j’appelle ou écrit message à la police.il sait bien que je suis sourd .il me fait discrimination.je suis bien choqué son comportement.il ne sait pas respecter l’handicap!!!un jours je suis tombé sur lui en bus.j’ecris sms pour lui montrer car je ne peux parler .il a lu sur mon portable.en plus y’a deux personnes qui ne portent pas de masque !! Je lui ai dis mais il m’écoute pas.ensuite j’appuie le bouton pour stopper pour descendre prochain arrêt de bus.il m’arrête plus loin à l arrêt de bus.je me suis disputer avec lui donc il n’a rien à foudre !!!c’est une honte

Agresser un handicapé, même verbalement, est digne d’un lâche décérébré qui n’a pas sa place dans notre société.
Qu’on l’envoie casser des cailloux à Cayenne.
Plus sérieusement, que la sanction soit de travailler dans les structures médicalisées pour appréhender notre quotidien et peut-être leur faire comprendre que celui-ci est suffisamment pénible pour que l’on nous laisse en paix.
Quant au manque de prise en compte de nos plaintes par les forces de l’ordre, je suis pour que chacun de leur véhicule et au fronton de leur établissement soit indiquer la mention “PROTÉGER ET SERVIR” afin de leur rappeler que leur mission n’est pas que la répression et gratter des statistiques.
Pour ce qui concerne M. Macron, il se gargarise de ses discours mais à oublier les handis. Tout n’était que promesse, vite oubliée.

Depuis un AVC lourd de conséquences ‘l’ablation d’un cervelet , diabète , maladie de cadasil il n’y a pas longtemps que j’ai repris le volant . L’autre jour un abrutie au volant qui fonçait avec une golf blanche arrive derrière moi , il tente sans succès de me doublé et me colle tellement que je ne voit plus son capot . Il klaxonne alors que je suis bloqué à un rond point . Je descent pour lui demander de ne plus me coller c est l’agression direct un primaire avec des insultes digne d’un mec qui n’a pas été plus Loin que la maternelle . Comme je ne tient pas debout je suis répartit . Il faut savoir que d’autre véhicules était la et pas un pequin n’a bouger ce type claxonnait de satisfaction continuant de roulé comme un con .

Ce qui est dommage est que personne pensent a expliquer aux parents : d’enfants, d’adolescents
ou d’adultes handicapés qu’un jour il faut faire face aux comportements excessifs et parfois violents de l’handicapé.

Il faut comprendre que c’est comme ça et que l’on est pas responsable de cette violence,
par contre il faut tenter de trouver une solution qui pourrait stopper ce “moment difficile ” car une fois la tempête passée, le calme arrive toujours soyez en convaincu…

C’est un moment a passer,
ces crises arrivent le plus souvent face à un refus ou un “non” car être parent c’est parfois dire non pour le bien de la personne handicapé,
et “ce refus ou ce non” déclenche une fois sur 10, sur 20 voir plus une crise,

La personne l’handicapé peut se griffer, taper dans les murs mais peut également se mettre en danger, par exemple en tapant sa tête…

Et c’est là que le parent doit être vigilant et savoir comment protéger son enfant handicapé du mieux que possible…

Malheureusement parfois ça peut faire peur, car voir son propre enfant se faire du mal est insupportable mais on ne peut absolument rien n’y faire,

le parent ayant choisi de s’occuper d’un handicapé doit reconnaître que c’est difficile car il y a des beaux moments mais également des passages difficiles et douloureux pour nous parents qui observons cette viloence, cette souffrance.

Je suis un parent qui fait ce qu’il peut pour que son enfant handicapé profite pleinement de sa vie, même s’il y a des moments très difficiles je garde mon calme car je sais que cette enfant n’y est pour rien et que moi même je n’y suis pour rien,

Il rit, joue, fait des câlins, nous comble de bonheur et pourtant quand l’orage arrive il tape, casse les objets, se griffe, se fait du mal …
Puis revient le soleil qui efface cette colère…
ils n’en reste que les marques (griffes, trou dans les murs, objets cassés) même les larmes qui coulent sur les joues de maman s’effacent pour laisser place à de nouveaux bons moments…jusqu’à la prochaine crise.

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