Jeux Paralympiques/Rising Phoenix : plus haut, plus vite, plus fort sur Netflix
Disponible depuis hier sur Netflix, Rising Phoenix (Comme des phénix en français), raconte l’histoire des Jeux Paralympiques à travers différents parcours d’athlètes. Diffusé dans 190 pays, ce documentaire au rythme haletant (parfois grandiloquent) met en lumière des sportifs souvent méconnus du grand public. Parmi eux, le Français Jean-Baptiste Alaize, spécialisé dans le sprint et le saut en longueur.
Initialement prévu pour coïncider avec l’ouverture des JO de Tokyo 2020, ce nouveau documentaire signé Netflix est une sorte de lot de consolation en attendant 2021. Disponible sur la plateforme américaine depuis ce mercredi 26 août, Rising Phoenix retrace l’histoire des Jeux Paralympiques depuis la Seconde guerre mondiale. Comment ils sont devenus le troisième plus grand événement sportif de la planète après la Coupe du monde de football et les JO. Le Prince Harry y fait même une apparition ! Inspirateur des Invictus Games en 2014, il évoque sa vision du mouvement paralympique international.
Transformer des limites en potentiel
Ce documentaire à la très belle esthétique suit huit athlètes dans des disciplines différentes : Bebe Vio (Italie), Ellie Cole (Australie), Matt Stutzman (USA), Jonnie Peacock (GB), Cui Zhe (Chine), Ryley Batt (Australie), Ntando Mahlangu (Afrique du Sud), Tatyana McFadden (USA). Et pour la France, le sprinteur Jean-Baptiste Alaize, 29 ans. Tous racontent comment ils ont transformé leurs « limites » en potentiel. Comment ils sont allés contre l’avis général. Comment ils ont fait mentir ceux qui pensaient que tel ou tel sport n’était pas pour eux.
Un champion français parmi le casting de Rising Phoenix
Derrière l’appellation passe-partout athlète paralympique, il y a des parcours de vie et des handicaps très différents. Amputée à 3 ans de la jambe droite à cause d’un ostéosarcome, Ellie Cole s’illustre dans la natation. Ryley Batt, né sans jambes, est médaille d’or en rugby-fauteuil. Bebe Vio, amputée des quatre membres suite à une méningite à l’adolescence, médaille d’or en escrime à seulement 19 ans aux JO de Rio. Revivre sa victoire, entrecoupée de son témoignage actuel, constitue un grand moment de ce documentaire.
Si tous crèvent l’écran par leur charisme et la force de leur récit, un athlète capte particulièrement la lumière. Victime de la guerre civile dans son Burundi natal et amputé d’une jambe, Jean-Baptiste Alaize montre en quoi le sport l’a aidé à dépasser ses traumatismes. Notamment le deuil de sa mère tuée sous ses yeux (son témoignage est particulièrement émouvant) quand il avait trois ans.
https://twitter.com/deekayw/status/1299801799617019907
Histoire d’une compétition et d’une lutte
On apprend aussi beaucoup sur le sport paralympique, sur le travail du médecin allemand Ludwig Guttmann. En 1948, il initie les Jeux sur le terrain de l’hôpital anglais Stoke Mandeville avec seulement 16 anciens combattants. Il s’efforce avec obstination de promouvoir l’événement face à l’indifférence. Il se heurte au mépris, voire au déni de certains organisateurs : l’URSS a refusé d’accueillir les Jeux Paralympiques en 1980 parce qu’elle n’avait pas de sportifs handicapés (sic ) !
Dommage, toutefois, que le spectaculaire prenne le pas sur l’enquête et certains sujets sensibles. Comme les relations complexes entre les Jeux Olympiques et Paralympiques. Nul besoin non plus de la grandiloquence qui accompagne certaines séquences. Comparer ces sportifs à des Avengers (version moderne des Dieux du stade grecs) est presque leur faire offense.
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