Troubles du neuro-développement : une campagne pour agir tôt
Depuis ce lundi 12 octobre et jusqu’au 18, une série de neuf films d’animation diffusés sur les écrans de France Télévisions sensibilise aux signes qui doivent alerter sur le développement des enfants entre 0 et 6 ans. Et invite les parents à consulter pour une prise en charge rapide.
Il n’est jamais trop tôt pour agir et aller consulter. Tel est le message que veut faire passer l’Anecamsp (Association nationale des équipes contribuant à l’action médico-sociale précoce) avec sa campagne “Agir tôt”. Une série de neuf petits films d’animation qui reviendront tout au long de la semaine sur les chaînes du groupe France Télévisions, complétés par un site web.
Les spots, aux petits personnages colorés, mettent en scène des situations qui doivent interroger les parents. Comme un enfant qui ne tient pas sa tête ou ne sourit pas à 6 mois. Ou un enfant qui ne tient pas assis sans aide à 1 an, ne marche pas à 18 mois, ne joue pas avec les autres à 3 ans… À chaque fois, le dessin animé se conclut par ces mots : « Vous avez un doute sur le développement de votre enfant ? Il y a quelque chose à faire. Cliquez sur agirtot.fr. »
Ne pas hésiter à consulter
Là, les parents retrouveront les spots de la campagne. Mais aussi pour chacun, une petite vidéo de conseils du neuropédiatre Vincent des Portes ou de la pédiatre et pédopsychiatre Catherine Barthélémy. « Certaines pathologies neurologiques rares sont accessibles à des traitements médicamenteux », informe ainsi le premier. Tandis que la seconde explique que réagir à son prénom autour d’1 an est « un marqueur important du développement du langage ». Une absence de réponse ? L’enfant est peut-être occupé ou n’entend pas bien. Mais si la situation se répète, il est important d’en parler à son médecin.
Profiter de la plasticité cérébrale
« L’an passé, nous avions fait une série de reportages pour montrer en quoi l’action précoce était utile. Cette année, l’idée est de dédramatiser. D’inciter les parents à qui le handicap pourrait faire peur, à franchir le pas et aller voir un médecin », indique Vincent Lochmann, consultant sur cette campagne.
« Il faut profiter de la plasticité cérébrale des enfants dans les 1 000 premiers jours, ajoute Geneviève Laurent, présidente de l’Anecamsp. L’accompagnement permet de mettre en place des stratégies pour que l’enfant reprenne son développement. Ou si les troubles persistent, qu’ils soient atténués. »
Former les généralistes au repérage
« On a coutume de dire que chaque enfant se développe à son rythme. C’est vrai, mais pas tout à fait », reprend-t-elle. Chaque année, plus de 30 000 enfants souffrant de retard de développement devraient en effet être suivis et ne le sont pas. L’épidémie de Covid-19 a en outre accentué ce problème, tenant les plus petits éloignés des dispositifs de repérage.
Or, il existe aujourd’hui un guide de repérage des troubles du neuro-développement à destination des médecins généralistes. À travers des signes d’alerte sur la motricité, la motricité fine, le langage, la socialisation et la cognition, il leur permet d’adresser des enfants vers des plateformes de coordination et d’orientation (CPO).
À partir de là, les enfants pourront bénéficier d’un forfait d’action précoce. C’est-à-dire de l’intervention de psychomotriciens, ergothérapeutes et psychologues, professionnels non conventionnés par la Sécurité sociale.
La campagne “Agir tôt” est donc l’occasion d’informer sur l’existence de ce guide pour les médecins. Tout en simplifiant pour les parents les signes d’alerte. Des parents à qui Geneviève Laurent adresse ce message : « Ne restez pas seuls. On va vous aider. »
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