SEEPH 2020 – De l’apprentissage accompagné aux CFA inclusifs

Publié le 20 novembre 2020 par Corinne Manoury
L'apprentissage accompagné pour éviter les ruptures de parcours des jeunes au CFA, en entreprise et dans leur vie personnelle.

On connaît l’emploi accompagné qui commence à prendre de l’ampleur. Moins les dispositifs d’apprentissage accompagné qui ont vu le jour dans différentes régions. Avec pour objectif de faire le lien entre le jeune, le Centre de formation d’apprentis (CFA), l’employeur et la famille. Les conseillers en insertion professionnelle qui y interviennent, forts de leur expérience, aident aussi aujourd’hui les CFA à accueillir plus d’apprentis en situation de handicap.

« Je m’appelle Loïc Marques. J’ai 21 ans. Je suis agent polyvalent en restauration rapide. Cela va faire deux ans que je suis en CDI. Il y a quatre ans, j’ai rencontré des personnes qui m’ont aidé à travailler ici. » Ainsi commence une vidéo dans laquelle interviennent l’éducatrice spécialisée du Sessad qui accompagnait Loïc, sa tutrice au Centre de formation d’apprentis spécialisé (CFAS), la conseillère Cap emploi et le responsable des ressources humaines de l’entreprise où il a fait son apprentissage et travaille actuellement.

Aller vers davantage d’autonomie

Un parcours vers l’autonomie, tant professionnelle que personnelle – aidé pour passer son brevet de sécurité routière, Loïc a ensuite pu venir travailler à scooter -, qui témoigne de ce qu’est l’apprentissage accompagné.

Une pratique développée dans plusieurs régions, sous différentes formes, et dont les acteurs sont regroupés dans le réseau 2APH, pour “Apprentissage adapté des personnes handicapées”.

Préparer l’accueil du jeune et le jeune lui-même

Ainsi, en Bretagne, ce sont des directeurs d’IME qui, en 1992, ont donné naissance à l’apprentissage accompagné. « Ils souhaitaient créer un CFA spécialisé. La région a refusé, arguant de nombreuses places dans les CFA de Bretagne, explique Véronique Grandemange, cheffe du service Grafic de Ladapt et secrétaire de 2APH. Il a donc été décidé de créer un dispositif d’accompagnement des apprentis en situation de handicap. C’était très novateur à l’époque. »

Suivra un autre dispositif pour valider les projets en amont du CFA. Les jeunes sortant de classe Ulis ayant peu de formation pratique, contrairement à ceux d’IME. « Le jeune comme l’employeur doivent être préparés. D’où des stages découverte, puis de validation de projet, où est exposé ce qu’on attend d’un apprenti. Dans le même temps, on prépare l’entrée en CFA, en recensant les besoins de compensation, en mobilisant les financements », détaille Véronique Grandemange.

Sécuriser les parcours

« Notre rôle, comme conseiller en insertion professionnelle, est de faire de la médiation et de prévenir les ruptures, ajoute sa collègue Nadège Hemmerlin, de Ladapt Morbihan. Certains jeunes entrent en apprentissage à 15 ans. C’est tôt pour être soumis au code du travail. » Être là quand ça pêche, donc.

Aujourd’hui cependant, le rôle des conseillers en insertion professionnelle évolue. La ministre du Travail leur a en effet confié la mission d’accompagner les CFA dans la réforme de l’apprentissage. La loi sur la liberté de choisir son avenir professionnel prévoyant la mise en place d’un référent handicap dans chaque CFA.

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