L’œil et la main [France 5] : les violences obstétricales vues par deux mamans sourdes
Les femmes en situation de handicap sont-elles plus fragilisées face aux violences gynécologiques et obstétricales ? Dans un documentaire réalisé par Vanessa Gauthier diffusé sur France 5, deux jeunes mamans sourdes partagent le récit de leur accouchement où elles se sont senties vulnérables. À regarder en replay.
Sur les réseaux sociaux et dans les médias, des milliers de femmes dans le monde entier dénoncent des actes sexistes et des violences subis pendant les consultations gynécologiques ou lors de leur accouchement. Et, les femmes en situation de handicap n’échappent pas à ces actes non appropriés ou non consentis, comme des épisiotomies sans consentement, ou la non-utilisation de l’anesthésie pour des interventions douloureuses. C’est ce que révèle le documentaire Naissances à vif récemment diffusé sur France 5 et disponible en replay.
Une vulnérabilité non prise en compte
L’expérience personnelle de la réalisatrice Vanessa Gauthier, diabétique de type 1, l’a conduite à s’intéresser au ressenti des femmes durant la période du suivi de grossesse et de l’accouchement. « J’ai eu moi-même une grossesse à risques avec des complications sérieuses et handicapantes, et un accouchement traumatisant. Je me suis sentie particulièrement fragilisée durant cette période. Sans avoir perçu chez les soignants une prise en compte de cette vulnérabilité. »
Elle s’est alors demandé ce que les femmes sourdes pouvaient ressentir. Quel accompagnement spécifique pour elles ? Les violences obstétricales et gynécologiques les touchaient-elles aussi ? Le constat est hélas bien négatif.
En effet, le récit d’Aurélie et Morgane montre combien elles aussi ont subi des gestes indélicats. Utilisation de forceps sans explication, épisiotomie alors que la péridurale ne fait plus effet… Comme d’autres patientes, leur douleur a été négligée et leur consentement bafoué. « J’aurais aimé plus de communication, plus d’empathie, explique l’une d’elles. Je me sentais seule et personne ne me rassurait. »
Un manque de remise en question du personnel soignant
En définitive, comme l’explique Béatrice Idiard-Chamois, sage-femme en Langue des signes française (LSF) et responsable de l’unité parentalité et handicap moteur et sensoriel à l’institut Mutualiste Montsouris (Paris), « les violences obstétricales sont omniprésentes par manque de remise en question du personnel soignant. Certains peuvent être violents dans des situations d’urgence. Et ils en oublient de penser à la personne qui est en face d’eux ». C’est donc tout le corps médical qui doit réfléchir à la prise en compte des spécificités de chaque patiente.
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1 commentaire
Voilà bien encore une fois toute la légitimité et l’indispensable nécessité de Naitre enchantés : entraîner le père, co-parent ou toute autre personne qui accompagne la femme qui enfante, aux outils de communication et de coopération avec les soignants afin que la femme se sente entendue et respectée.