Ésat-EA : une année 2020 en demi-teinte
Les établissements et services d’aide par le travail (Ésat) et les entreprises adaptées (EA) ont su se réinventer pour affronter les effets de la crise sanitaire. Voilà ce dont témoigne la quatrième édition du baromètre des achats responsables rendu public par le réseau Gesat mardi 29 juin. Malgré tout, certaines structures rencontrent des difficultés.
Plus de six entreprises adaptées ou Ésat (62 %) ont lancé une nouvelle activité ces deux dernières années, soit 12 % de plus qu’entre 2016 et 2018. Et 77 % ont réalisé des investissements. Objectif : améliorer la qualité de leurs produits et l’innovation, la formation de leurs professionnels, ainsi que leur force de frappe commerciale.
En somme, ces établissements de travail protégé et adapté ont démontré une grande capacité d’adaptation. Notamment en 2020. Ce qui leur a permis d’affronter les conséquences de la crise sanitaire dans de moins mauvaises conditions.
C’est ce que révèle la quatrième édition de l’Observatoire économique national des Achats responsables que le réseau Gesat a rendu public le 29 juin. L’enquête a permis de collecter les réponses de 306 Ésat-EA, et de 550 de leurs clients, entreprises privées ou opérateurs publics et collectivités locales.
Une catastrophe économique évitée
Malgré tout, un peu plus d’une structure sur quatre (27 % précisément) a clos l’année 2020 avec un déficit. Les Ésat et les EA n’étaient que 11 % dans cette situation en 2018. À l’opposé du spectre, 22 % présentent un chiffre d’affaires stable ou en progression, soit 62 % de moins qu’en 2018. Autrement dit, les effets de la crise sanitaire sont réels, mais la catastrophe redoutée fin 2020 a été évitée.
Grâce aux efforts des établissements, bien sûr, mais aussi en raison du soutien de l’État. Celui-ci a notamment maintenu les aides aux postes pendant les périodes de fermeture des établissements et de confinement.
L’obligation d’emploi des travailleurs handicapés réformée
Quant à la réforme de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) intervenue le 1er janvier 2020, elle aurait pu nuire aux Ésat-EA. En effet, pour les entreprises, le recours à leurs services ne compte plus dans le quota d’embauche de 6 %, mais seulement dans le calcul de leur contribution à l’Agefiph. Selon les auteurs de l’enquête, il est encore difficile d’en mesurer l’impact, qui leur apparaît en première analyse peu probant.
Des pistes d’avenir
Lors de la présentation de cette quatrième édition, Patrick Maincent, vice-président de l’Unapei, a indiqué que la reprise économique faisait sentir de premiers effets positifs cette année. En particulier, pour les structures qui disposent de productions propres (des produits alimentaires, par exemple) ou des filières de services.
La situation apparaît plus complexe pour les établissements tournés massivement vers la sous-traitance. Il a donc invité l’État à soutenir des « investissements structurels » pour développer de nouveaux pôles allant dans ce sens dans les Ésat et EA qui n’en disposent pas encore.
Deux autres pistes d’avenir ont été évoquées : le développement de la co-traitance avec des entreprises ordinaires, et celui des achats inclusifs, qui comportent un large volet lié à l’insertion de personnes en difficulté.
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