Succès dans le traitement de la mucoviscidose
Une étape importante a été franchie dans la lutte contre la mucoviscidose avec l’arrivée des modificateurs du canal CFTR. Des molécules qui agissent directement sur la cause de la maladie et non sur ses symptômes. Le Kaftrio et le Symkevi améliorent ainsi sensiblement l’état des patients.
Dans le combat contre mucoviscidose, trente ans de recherches auront été nécessaires pour tenir un espoir raisonnable de battre cette maladie génétique. Deux molécules, appartenant à une nouvelle génération de médicaments, ont obtenu cette année leur remboursement. Il s’agit du Kaftrio (elexacaftor) et du Symkevi (ivacaftor). Ces substances innovent par leur mode d’action, qui ne vise pas à soulager les symptômes des patients mais à s’attaquer aux causes de la maladie. Début octobre, un communiqué de l’Académie de médecine qualifiait d’ailleurs les traitements basés sur l’emploi de cette famille de molécules de « révolution thérapeutique ».
À l’origine de la mucoviscidose, la protéine CFTR
Kaftrio et Symkevi ciblent la protéine CFTR (1). Pourquoi elle spécifiquement ? Parce que cette dernière, insérée dans la membrane, fonctionne comme un canal. Elle permet ainsi l’échange d’ions entre l’intérieur et l’extérieur des cellules des muqueuses. Or dans la mucoviscidose, cette protéine-canal est, à cause d’une mutation génétique, défectueuse. Le volume d’eau excrétée par les muqueuses baisse alors, ce qui cause un épaississement du mucus. Au niveau pulmonaire, ce mucus visqueux et collant encombre les bronches et entraîne inflammation, toux chronique et insuffisance respiratoire.
Une majorité de patients concernés
En augmentant l’ouverture de la protéine-canal, les modificateurs du canal CFTR rétablissent l’équilibre afin de (re)fluidifier le mucus. Ils agissent donc, comme souligné, sur la cause de la mucoviscidose et non plus sur ses symptômes. L’optimisme est de mise, d’autant qu’outre un bon profil de tolérance et une action durable, les traitements dorénavant remboursés en France pallient les anomalies présentes chez plus de 80 % des patients.Trop longtemps fatale chez les enfants et adolescents atteints, cette maladie est en passe de devenir chronique chez un grande majorité de patients.
Vers une thérapie basée sur l’ARN messager pour certaines mutations
Mais quelle solution thérapeutique pour les 20 % de malades insensibles à ces nouveaux traitements prometteurs ? Chez eux, les cellules des muqueuses n’expriment aucune protéine CFTR. Cette dernière ne peut donc être corrigée. C’est pourquoi les pistes de recherches s’orientent en amont de la production de la protéine. Avec notamment des traitements basés sur l’ARN messager. Pour ces patients, il faudra malheureusement encore patienter.
(1) Acronyme anglais de Cystic Fibrosis Transmembrane Regulator.
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