Une petite hausse des pensions d’invalidité mais une grosse perte de pouvoir d’achat

Les pensions d’invalidité ont augmenté de 1,8 %, le 1^er avril. Mais, sur le quinquennat Macron, l’augmentation est inférieure de trois points à l’inflation. Maigre consolation, l’allocation supplémentaire d’invalidité a bondi de 100 € en cinq ans et n’est plus récupérable sur succession. Par ailleurs, les règles du cumul “pension d’invalidité + revenus d’activité” viennent de s’assouplir.

Même tarif pour les pensionnés d’invalidité. Comme les allocataires de l’AAH, ils ont bénéficié d’une revalorisation de 1,8 %, le 1^er avril. La plus élevée du quinquennat Macron. Ces prestations étant versées à terme échu, c’est-à-dire au début du mois suivant, les bénéficiaires en verront la couleur début mai.

Pourquoi une telle hausse ? Parce que l’inflation est plus élevée qu’elle ne l’a jamais été depuis la fin des années 80. Ce qui tire donc vers le haut le traditionnel coup de pouce d’avril aux prestations sociales. Le problème, c’est qu’il n’est pas à la hauteur de l’augmentation des prix. Sur les douze derniers mois, ils ont grimpé de 4,5 %.

2017-2022 : + 4,16 % pour les pensions

Surtout, cette revalorisation intervient après quatre années de vaches maigres : + 1 % en 2018  ; + 0,3 % en 2019  ; + 0,9 % en 2020 (pour les pensions de moins de 2 000 €, + 0,3 % pour les autres) ; + 0,1 % en 2021 ; et donc + 1,8 % en 2022. Faites les comptes ! De mai 2017 à avril 2022, les pensions n’auront augmenté que de 4,16 %. Bien moins que l’inflation qui devrait avoisiner les 7 %.

+ 13,4 % pour l’AAH

Les pensionnés d’invalidité ont donc été moins bien traités que les allocataires de l’AAH. Celle-ci a en effet augmenté de 13,4 % de mai 2017 à avril 2022. Certes, certains ont droit à l’AAH en complément de leur pension. Ils ont donc bénéficié de cette hausse plus généreuse. Mais beaucoup ne peuvent y prétendre.

+ 15,5 % pour l’Asi

Ils doivent alors se contenter, au mieux, de l’allocation supplémentaire d’invalidité (Asi), complémentaire à la pension. Sous réserve que les revenus de leur conjoint ne soient pas trop élevés. L’Asi garantit un niveau de revenus mensuels. La bonne nouvelle, c’est que celui-ci a bien progressé durant le quinquennat. Il est passé de 704 € en mai 2017 à 814 € en avril 2022. Soit une hausse de 15,55 %.

De plus, l’Asi n’est plus récupérable sur succession, depuis 2020. Mais son montant reste inférieur à celui de l’AAH de plus de 100 € et seuls 80 000 des 840 000 pensionnés en bénéficient, soit moins de 10 %.

Travailler devient plus rentable

Enfin, une réforme intéressante est entrée en vigueur le 1^er avril pour les pensionnés en emploi. Les règles du cumul “pension d’invalidité + revenus d’activité” se sont assouplies. Le seuil de ressources à partir duquel la pension diminue pourra être plus élevé. Cela sera soit le salaire moyen de la dernière année avant invalidité, soit celui des dix meilleures années d’activité. La Sécurité sociale retiendra le plus avantageux pour l’assuré.

De plus, à partir de ce seuil, le montant de la pension diminuera moins vite. Il ne baissera plus d’un euro pour chaque euro gagné, mais de 50 centimes. Dès lors que le cumul “revenus d’activité + pension” atteint le salaire d’avant mise en invalidité, les travailleurs conserveront donc la moitié des gains.

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Selon le Gouvernement, ce nouveau mode de calcul bénéficiera directement à près de 60 000 personnes. Il sera opérationnel à l’été avec application rétroactive au 1^er avril 2022.