Post-AVC : l’hippothérapie au banc d’essai
À ne pas confondre avec l’équithérapie, qui relève de la médiation animale, l’hippothérapie se sert du mouvement du cheval dans un but de réadaptation fonctionnelle. Elle fait pour la première fois l’objet d’un essai thérapeutique chez des victimes d’accident vasculaire cérébral.
Avoir la sensation de marcher pour développer de nouveaux circuits neuronaux et gagner en autonomie. C’est le principe de l’hippothérapie, qui utilise le pas régulier du cheval pour stimuler les sens et amener le cerveau à établir de nouvelles connexions. Faisant ainsi travailler le patient sur sa posture, son équilibre, son schéma corporel, sa motricité globale et fine… Mais aussi son attention, sa mémoire, sa motivation et sa confiance en soi.
Une méthode de réadaptation que l’Institut Equiphoria, installé en Lozère. développe depuis dix ans. Ainsi, chaque année, ce centre accueille, avec leurs familles, quelque 400 personnes atteintes de paralysie cérébrale, troubles du spectre autistique, sclérose en plaques, cancer… Ou victimes d’accidents, avec des amputations, des hémiplégies, des traumatismes crâniens.
Les profils et les limitations sont variés, mais tous viennent là pour se soigner. « Nous ne sommes pas un centre équestre avec des activités de loisirs adaptés. Mais bien un centre de réadaptation avec une équipe médicale pluridisciplinaire et un laboratoire de neurosciences au service des patients », précise Hélène Viruega-Bogros, co-fondatrice d’Equiphoria.
Hippothérapie vs réadaptation classique
Une méthode dont les bénéfices vont à présent être scrutés à la loupe sur les victimes d’accident vasculaire cérébral (AVC). Equiphoria vient, en effet, de recruter le premier patient d’une étude menée avec le Centre hospitalier sud-francilien (CHSF) de Corbeil-Essonne (91), avec le soutien du laboratoire Boehringer Ingelheim.
L’étude portera sur 52 patients adultes ayant été hospitalisés au CHSF et présentant un handicap fonctionnel persistant lors de leur consultation “3 mois post-AVC”. Ils seront répartis en deux groupes et observés pendant quarante-huit semaines. Le groupe témoin suivant un programme de réadaptation classique en ambulatoire pendant vingt-deux semaines. L’autre, le même programme sur dix-huit semaines, entrecoupé de quatre semaines d’hippothérapie à Equiphoria.
Physique, mental et qualité de vie
Objectifs : évaluer l’amélioration des capacités physiques et mentales des patients. Mais aussi l’impact sur leur qualité de vie et celle de leurs aidants. Car si Equiphoria n’est pas un lieu de répit, il offre souvent une bouffée d’oxygène à ces derniers. « C’est un lieu qui sort de l’ordinaire. Il permet aux aidants de porter un autre regard sur leur proche. Parfois même de découvrir de nouvelles façons de l’aider », constate Hélène Viruega-Bogros.
« Nous avons besoin d’innovation. Nous sommes donc très enthousiastes d’être acteurs de ce projet », note pour sa part le Pr Didier Smadja, chef du service de neurologie au CHSF. Les résultats de l’étude devraient être connus d’ici trois ans.
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2 commentaires
Si il y a besoin de volontaires.
Post avc du 01.08.2018 avec hémiplégie gauche et troubles neuros persistants,j’en suis (j habite à Tarbes, 65000)
Notre association travaille avec des personnes en situation de Handicap et nous souhaitons en savoir plus sur le sujet