[En salles] L’Énergie positive des dieux : le groupe Astéréotypie s’affranchit des étiquettes par la musique
En salles depuis mercredi 14 septembre, L’Énergie positive des dieux de Laetitia Møller nous plonge dans le processus créatif du groupe Astéréotypie. Celui-ci mêle des chanteurs autistes et des musiciens neurotypiques. Ce documentaire immersif, dépourvu de commentaire, permet d’appréhender l’énergie et la dynamique qui émanent de ce collectif né en 2010, au sein d’un institut médico-éducatif (IME). On en ressort gonflés à bloc.
Les textes d’Astéréotypie parlent de colère, d’angoisse, de « médicament qui empêche de lire et de réfléchir ». Voire de Marie-Antoinette ou de Brad Pitt ! Laetitia Møller a rencontré ce groupe en mars 2015 au Centquatre à Paris, à l’occasion de Sonic Protest, un festival dédié à la musique expérimentale.
La réalisatrice a tout de suite été saisie par la force de ce collectif unique dans sa composition. En effet, chanteurs autistes et musiciens neurotypiques écrivent, répètent et se produisent ensemble sur scène. Ils délivrent des textes à la poésie sauvage. Et entretiennent un rapport non conventionnel aux mots.
C’est sans doute cette première émotion que Laetitia Møller a souhaité transmettre en décidant de suivre Astéréotypie pour ce documentaire. L’Énergie positive des dieux, un titre étrange qui fait écho au titre du deuxième album de ce groupe né en 2010 au sein d’un institut médico-éducatif (IME) de Bourg-la-Reine sous l’impulsion de Christophe Lhuillier, éducateur spécialisé.
Des paroles de chansons comme un exutoire
« Ce qui me met en colère c’est qu’il y a des gens qui se moquent de moi. Ce qui me met en colère c’est qu’il y a des gens qui disent que je suis fou », s’époumone Stanislas Carmont. Et on pèse toute la mesure de cette phrase qu’il répète comme un exutoire.
La réalisatrice filme au plus près le jeune homme et ses partenaires Aurélien Lobjoit, Yohann Goetzman, Kevin Vaquero. Et Claire Ottaway, la recrue féminine à la personnalité étonnante. Pour autant, aucune voix-off pour raconter ce qui soude ce collectif qui transforme sa rage en poésie.
La caméra saisit l’évidence de ce que la musique apporte à ces jeunes. Y compris dans les silences, les ratés et les angoisses. « Reste qui tu es », suggère Christophe Lhuillier à Stanislas avant un concert à l’Élysée. Là réside la puissance du film.
Personne ne joue un rôle dans Astéréotypie. Ni rock star ni chanteur égocentré – ou d’artistes qui prennent le melon. En fait, chacun est soi-même avec sa singularité. « Je voulais traduire le processus créatif à l’œuvre dans ce collectif, les relations humaines qui y circulent et rendent possible cet affranchissement collectif », explique Laetitia Møller. Elle y est parvenue.
L’Énergie positive des dieux est visible cette semaine dans 38 salles en France. Liste sur allocine.fr.
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