Des inégalités aigües pour les maladies chroniques
Les maladies chroniques touchent plus souvent les personnes modestes. Mais en plus, elles réduisent davantage leur espérance de vie. C’est donc la double peine, à en croire une récente étude de la Drees. Avec des inégalités très fortes quand il s’agit de maladies psychiatriques.
Les études se suivent et se confirment. En matière de santé, les Français ne sont pas égaux. C’est typiquement le cas pour les maladies chroniques, souligne une étude de la Drees rendue publique le 5 octobre. Les 10 % les plus modestes de la population française développent notamment deux fois plus de maladies psychiatriques. Pour les maladies neurologiques ou dégénératives, c’est 1,5 fois plus.
En cause : conditions de vie et de travail, accès aux soins…
Le risque de développer une maladie chronique augmente en outre de façon graduelle et régulière lorsque le niveau de vie baisse. Chaque dixième de la population classée selon le niveau de vie a un risque plus élevé que le dixième précédent.
« Les origines des disparités sociales constatées sont multiples », notent les auteurs. Et de pointer les conditions de vie et de travail, l’accès aux soins, la culture santé mais aussi les comportements individuels (alimentation, etc.).
Influence du niveau de vie sur la maladie et inversement
La Drees met en évidence deux risques différents : développer une maladie chronique ; et vivre avec. Une fois le diagnostic posé, l’évolution et le pronostic de la maladie peuvent, en effet, différer selon la position socioprofessionnelle et le niveau de vie de la personne atteinte. Un patient aisé aura, par exemple, plus de facilités pour financer des soins non pris en charge par la Sécurité sociale.
Mais le niveau de vie de la personne touchée peut aussi évoluer, du fait notamment de l’apparition de la maladie. La relation de cause à effet joue donc dans les deux sens : le niveau de vie sur la maladie et cette dernière sur le niveau de vie.
Encore plus de risques de vivre avec la maladie que de la développer pour les moins aisés
Les inégalités sociales sont ainsi beaucoup plus marquées face au risque de vivre avec une maladie psychiatrique que face à celui de la développer. Dans le premier cas – vivre avec, les plus modestes ont un risque 2,8 fois plus élevé que les plus aisés. Dans le second cas – développer cette maladie, l’écart est limité à 2.
Pourquoi ? Entre autres, parce que certaines maux psychiatriques peuvent réduire les chances de faire des études ou d’avoir un emploi. Une personne ayant un niveau de vie moyen avant de développer ce type de trouble peut ainsi passer à un niveau de vie faible après sa manifestation.
Six ans d’espérance de vie en moins pour les plus modestes
À tous les âges, les personnes atteintes d’une maladie chronique ont un risque de décéder supérieur à celui des personnes non atteintes. Il en est de même pour les personnes les plus modestes par rapport aux personnes les plus aisées. Les deux effets se cumulent.
Au sein de la population non atteinte d’une maladie chronique, l’écart d’espérance de vie est de 3,8 ans entre les plus et les moins fortunés. Si l’on considère en plus les personnes malades, cet écart passe à 6,2 ans.
Conclusion de la Drees : « Sans les maladies chroniques, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les plus aisés et les plus modestes serait réduit de plus d’un tiers. »
Une maladie chronique, c’est quoi ?
– La maladie chronique est une maladie de longue durée, évolutive, avec un retentissement sur la vie quotidienne.
– Les maladies psychiatriques : la Drees a retenu les déficiences mentales et troubles psychotiques (dont la schizophrénie), névrotiques et de l’humeur (dont les troubles bipolaires et la dépression), addictifs, de la personnalité ou du comportement.
– Les maladies neurologiques ou dégénératives : la Drees y regroupe les démences (notamment la maladie d’Alzheimer), la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, la paraplégie, la myopathie et la myasthénie, l’épilepsie et les autres affections neurologiques.
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1 commentaire
Étude intéressante quand on a une sclérose en plaques …..
Je préfère ne me poser la question de mon espé de vie car un jour ou l’autre, je devrai mourir, c’est la vie , et je ne préfère pas savoir de quoi , juste ne pas souffrir.