Parasport : la Cour des comptes critique à l’égard des fédérations spécialisées
La Cour des comptes a rendu public, en décembre, un référé adressé à la ministre des Sports, des jeux Olympiques et Paralympiques et la réponse obtenue. Les sages de la rue Cambon y invitent la Fédération française du sport adapté à se « professionnaliser » et la Fédération française handisport à redresser ses comptes. En parallèle, ils recommandent de renforcer les obligations des fédérations de droit commun en matière de développement du parasport.
Les Fédérations françaises du sport adapté (FFSA) et handisport (FFH) comptent parmi les plus subventionnées par la puissance publique. À hauteur de 105 € par licencié pour la FFSA et 315 € pour la FFH. En moyenne, hors secteur du parasport, les subventions par licencié s’établissent à 14 €.
La Cour des comptes a établi ces chiffres dans un référé rendu public qu’elle a adressé à Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, des jeux Olympiques et Paralympiques.
Gestion et suivi des fédérations remisent en cause
Après avoir examiné les comptes de ces deux fédérations et ceux du Comité paralympique et sportif entre 2014 et 2020, elle s’y montre critique à l’égard de leur gestion et du peu de suivi assuré par l’État qui les subventionne à un niveau très élevé. Elle reconnaît toutefois que la pratique du sport par les personnes en situation de handicap nécessite du matériel adapté et davantage d’encadrement.
Action des fédérations de droit commun à évaluer
Dans ce document de six pages, elle recommande fortement de développer un « modèle inclusif alternatif ». Autrement dit, de veiller à ce que les fédérations sportives de droit commun respectent leurs obligations en matière de soutien au parasport et d’accueil des sportifs porteurs de handicaps. Dans ce cadre, elle verrait bien les fédérations sportives spécifiques assumer un rôle de conseil auprès de leurs homologues.
Autre recommandation : la FFSA devrait, selon elle, se « structurer » et se « professionnaliser ». Ceci afin d’éviter une gestion «désorganisée » assurée par des bénévoles. Et elle voudrait voir l’État apporter son appui, en ce sens, à la FFSA.
La FFH dans une situation financière « préoccupante »
Sa dernière recommandation concerne la FFH, à ses yeux dans une situation financière « préoccupante ». Pour trois raisons. D’abord, une accumulation de déficits de 2014 à 2020, chiffrés à 2,8 millions d’euros. Ensuite, des passifs « avérés ou potentiels », comme la dette locative à l’égard de la Ville de Paris. Enfin, la mise en redressement judiciaire de la Résidence internationale de Paris, en juillet dernier. La gestion de cette dernière étant à la charge de la FFH.
Ainsi interpellée, la ministre Amélie Oudéa-Castéra a répondu à la Cour des compte. Elle donne son accord pour évaluer le travail réalisé par les fédérations de droit commun, mais après Paris 2024, et avant la campagne d’été suivante. Et affirme être déjà à la disposition de la FFSA pour lui apporter son appui. Enfin, elle se montre rassurante sur la situation financière de la FFH, arguant notamment que la Résidence internationale de Paris allait retrouver une activité conséquente après le trou d’air dû à la crise sanitaire et grâce aux jeux Paralympiques de l’été prochain.
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