Le marché de la cosmétique s’ouvre aux utilisatrices en situation de handicap

Un  applicateur de rouge à lèvres automatisé chez L’Oréal. Une application d’aide au maquillage pour les personnes déficientes visuelles chez Estée Lauder. Ces deux innovations récentes prouvent la volonté du marché des cosmétiques de répondre aux problématiques des personnes en situation de handicap. Un signal positif qui ne doit pas faire oublier le coût de ce type de produits.

« Pour L’Oréal, le futur de la beauté est inclusif et il sera encore plus accessible grâce à la technologie », a déclaré Nicolas Hieronimus, directeur général du groupe l’Oréal, le 4 janvier dernier. Le leader mondial de l’industrie cosmétique a dévoilé  HAPTA, le premier applicateur de rouge à lèvres automatisé pour les personnes à mobilité réduite.

Cet outil de stabilisation du mouvement, ergonomique et léger, facilite le maquillage. On y fixe ainsi le produit et l’appareil accompagne les gestes avec précision. Pour l’instant, il n’est question que de rouge à lèvres. Mais d’autres cosmétiques, comme le mascara, sont à l’étude. La marque Lancôme, qui fait partie du groupe, commercialisera cet applicateur dans le courant de l’année 2023.

Une appli à commande vocale pour aider les personnes malvoyantes à se maquiller

Du côté de la concurrence, la prise en compte des personnes en situation de handicap figure également dans les axes de développement. Ainsi, Estée Lauder vient ainsi de lancer une application d’aide au maquillage pour les personnes malvoyantes conçue à partir de l’intelligence artificielle.

Cet assistant à commande vocale (Voice-Enabled Makeup Assistant – VMA) guide les personnes dans l’utilisation du fond de teint, du rouge à lèvres, du fard à paupières. Dans un premier temps, cette application sera disponible via l’App Store d’Apple et sur le site de marque Estée Lauder au Royaume-Uni. Par la suite, elle pourrait arriver en France.

Trois égéries maquillage en situation de handicap

Pour promouvoir son produit, L’Oréal a réalisé une campagne de communication. Elle met en scène trois mannequins avec des handicaps moteurs différents. Janira Obregon, une Américaine de 26 ans, est atteinte de paralysie cérébrale .

Vivant en Angleterre, Pamela Bateman-Lee, 54 ans, a été victime d’un AVC il y a dix ans. Elle souffre de séquelles, notamment d’une hémiplégie du côté droit.

Enfin, Natasha Urkow, 32 ans, comédienne au Canada, a subi une lésion de la moelle épinière. On peut saluer la mise en valeur de ces trois femmes qui donnent chacune leur définition de la beauté. Et précisent en quoi le fait de se maquiller est important pour elles.

Un plaisir inaccessible ?

Cette innovation, largement relayée par les médias, a été saluée par des influenceuses beauté comme l’Anglaise Tess Daly, atteinte d’une amyotrophie de type II. Reste le prix de cet applicateur intelligent. Annoncé entre 149 et 199 $ (entre 139 et 185 €), rouge à lèvres non inclus, HAPTA apparaît aux yeux de certaines comme beaucoup trop coûteux. Un « plaisir inaccessible », selon Bénédicte, 42 ans, atteinte de Sep, qui a déjà bien du mal à joindre les deux bouts avec son budget limité.