Handicap : la retraite anticipée, si proche, si lointaine…

Publié le 15 mars 2023 par Franck Seuret
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Comme Philippe Marchand, de nombreux travailleurs ne peuvent produire les justificatifs nécessaires pour bénéficier d'une retraite anticipée alors même que leur handicap est survenu tôt dans leur vie. © Macrovector sur Freepik
Après une vie passée à travailler tout en étant handicapé, Philippe Marchand pensait avoir droit à la retraite anticipée. Mais faute de reconnaissance administrative (RQTH) durant dix années, il s'en retrouve privé. Comme de nombreux travailleurs en situation de handicap. Le projet de réforme des retraites prévoit bien d'assouplir les conditions d'accès au dispositif. Mais pas assez pour permettre à Philippe et à d'autres d'en bénéficier. Il pensait partir à la retraite à 56 ans. Il devra sans doute attendre 61 ans bien tassés. « Je suis écœuré, tempête Philippe Marchand. Alors que je suis handicapé depuis l'âge de 6 ans, je ne remplis pas les conditions administratives pour bénéficier de la retraite anticipée ! Et, sur ce point-là, la réforme ne va rien changer pour moi... »

Trois conditions à remplir

Aujourd'hui, pour avoir le droit de faire valoir ses droits à la retraite entre 55 et 59 ans, un travailleur en situation de handicap doit remplir ces trois conditions  : 1 – Justifier d’une durée totale d’assurance au titre de périodes travaillées, de périodes assimilées (par exemple : arrêt maladie, congé de maternité, chômage indemnisé, etc.) ou de majoration d'assurance (pour l'éducation de son enfant, par exemple). Soit 118 trimestres dans le cas de Philippe pour une retraite à 56 ans ; 2 – Justifier pendant cette durée d’assurance d’un certain nombre de trimestres cotisés, 98 pour Philippe (les périodes de chômage ne comptent pas) ; 3 – Justifier, pendant toutes ces durées exigées, d’une incapacité permanente d’au moins 50 % ou, pour les...
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