Guillaume Bats : « Le succès de mon premier spectacle m’a aidé dans la vision que j’ai de moi-même »

Guillaume Bats revient avec un nouveau spectacle Inchallah. Actuellement en tournée dans toute la France, cet adepte de l’humour noir avait hâte de retrouver la scène et le public. Avec des textes moins autobiographiques, davantage axés sur des sujets de société, toujours épaulé de Jérémy Ferrari, l’humoriste est en pleine forme.

Faire-face.fr : Après le succès de votre premier one-man-show, Hors cadre !, n’y avait-il pas un peu d’appréhension de remonter sur scène avec ce deuxième spectacle ?

Guillaume Bats : Au contraire ! J’étais très impatient. Bien sûr, il y a du stress, car on quitte un spectacle dont on sait qu’il marche. C’est un peu comme repartir à zéro. Je me suis demandé si les gens auraient envie de me voir, si j’allais toujours assurer. Est-ce que je ne m’étais pas un peu empâté ! Et puis, dès que j’ai reposé un pied sur scène, c’était reparti.

« Faire rire les gens vous fait vous sentir tout-puissant »

F-f.fr : Il s’est passé trois ans depuis votre dernière représentation. Comment avez-vous traversé cette période marquée par la pandémie de Covid ?

G.B : Je l’ai subie un peu comme tout le monde. Mais je ne l’ai pas mal vécue. J’ai pris mon mal en patience, car je suis d’un naturel optimiste. Ça m’a laissé le temps de réfléchir et de travailler mes nouveaux textes. Mais faire rire les gens m’a manqué. C’est quand même quelque chose qui vous fait vous sentir tout-puissant ! Je comprends que le succès puisse rendre ouf certains. C’est une drogue de provoquer les rires.

F-f.fr : Que vous a apporté d’avoir du succès ?

G.B : Ça m’a aidé dans la vision que j’ai de moi-même. Dans la confiance et l’assurance aussi dans mon rapport aux gens.

F-f.fr : Vous décalez le propos, pas mal centré sur vous, de votre premier spectacle pour évoquer des sujets de société. Pourquoi ce choix ?

G.B : Pour le premier spectacle, le public me découvrait. J’étais un peu obligé d’aborder le handicap, même si je me suis posé la question. Mais les gens se seraient peut-être demandé pourquoi je ne l’avais pas fait. Là, je parle de sujets qui m’interpellent et me font réagir.

F-f.fr : Pourquoi ce titre Inchallah ?

G.B : Il n’y a aucune connotation religieuse. C’est une expression qui m’est familière. Je l’emploie très souvent. C’est ma façon de dire “Pourquoi pas ?” quand on me pose une question.

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« Le Festival d’Avignon, c’est là qu’il faut être pour montrer un spectacle »

F-f.fr : Vous serez de nouveau au Festival d’Avignon cet été. C’est un passage obligé pour un spectacle comme le vôtre ?

G.B : Oui, j’ai déjà fait deux fois Avignon. C’est intense. Il faut avoir une condition physique et s’imposer un rythme de vie, sinon on ne tient pas. Mais c’est là qu’il faut être pour montrer un spectacle.

F-f.fr : Vous continuez votre collaboration avec Jérémy Ferrari. Comment cela se passe-t-il ?

G.B : Je déteste ce type [rires !].  Jérémy, c’est mon auteur, mon producteur, mon frère ! Si j’en suis là, c’est grâce à lui. Il ne lâche jamais rien. Pour avancer, j’ai besoin d’être entouré.

F-f.fr : Beaucoup de personnes vous admirent et aimeraient se lancer à leur tour. Quels conseils pourriez-vous leur donner ?

G.B : C’est marrant, parce que l’autre soir un petit jeune est venu me trouver après le spectacle. Il m’a posé la même question. Il faut savoir se faire confiance, mais aussi écouter les critiques. Travailler sa technique est aussi important, savoir poser sa voix. Par exemple, j’ai beaucoup travaillé l’articulation. On peut avoir un bon texte mais si l’élocution ne suit pas…

F-f.fr : Avez-vous d’autres projets ?

G.B : À l’automne, je vais tourner dans le premier film de Jérémy Ferrari. C’est une autre façon de travailler. J’ai hâte d’y être. Pour l’instant, je ne peux rien dévoiler, mais évidemment, ce sera une comédie.

Guillaume Bats est actuellement en tournée avec son spectacle Inchallah. Toutes les dates sont à retrouver sur son site. Il sera au Festival d’Avignon (Théâtre Le Paris) du 7 au 29 Juillet 2023.