Rire de la misère sexuelle et du harcèlement scolaire avec Guillaume Bats
Le nouveau spectacle de Guillaume Bats, Inchallah, ne laisse guère de répit au spectateur. Il rit et rit encore du handicap à travers le prisme des deux corollaires d’infortune de l’humoriste : la misère affective et sexuelle et le harcèlement scolaire. Comme le comique est bon, le moment se révèle excellent. Et le message d’humanité s’en trouve limpide.
Oreilles prudes et amis du premier degré s’abstenir ! Avec son nouveau spectacle, Inchallah, Guillaume Bats frappe fort. Sexe, harcèlement scolaire : l’humoriste atteint de la maladie des os de verre use de son savoir-faire. Et ça marche ! Il déclenche le rire, à gorge déployée, sur ce qui flanche et blesse, sans rien s’épargner. Efficace irrévérence mêlée d’affection, mettant l’accent sur ce que le handicap a de moins glamour. Avouons-le : on adore.
Tout y passe ! L’opération pour redresser la colonne vertébrale qui laisse impuissant. Les diverses méthodes, médicamenteuses et mécaniques, pour retrouver une érection. La séduction pour la moins lourdingue dans la vraie vie… Le comique explore, avec jubilation, le personnage du harceleur regrettant la vague Me Too, faisant un flop total sur les sites de rencontres, sans compter ses conquêtes étranges. Il examine sous toutes les coutures la misère affective et sexuelle. « Je les choisis pas, moi ! Je suis le chien de la SPA ! » clame-t-il facétieux.
Rire et émotion
Guillaume Bats n’hésite pas à monter d’un cran lorsqu’il campe le personnage d’un clown ridiculisant les interventions de sensibilisation au harcèlement scolaire. Celles avec un handicap mais aussi les homosexuels, les roux, les “cas sociaux”, les gros… Tour à tour, l’humoriste se fait harceleur puis personnage faussement bienveillant. Histoire de bien souligner qu’on est encore loin d’un regard réellement d’acceptation.
Mais Guillaume Bats en spectacle, ce n’est pas seulement un stand-up énergique, dont les personnages sont véritablement joués, dont les gestes et le rythme sont maîtrisés, et où le trash a toujours un sens. C’est aussi l’émotion, quand arrive LE passage sérieux du spectacle. Il y explique avec solennité combien il est impératif de se sentir écouté et combien les parents doivent avant tout apprendre à leurs enfants à s’accepter.
En revanche, de là à emmener les plus jeunes, réfléchissez quand-même, hein !
Spectacle Inchallah, 1 h 15, coécrit avec Jérémy Ferrari, Dark Smile Productions et Sans Culottes Productions. Prochaines dates : 13 avril à Cannes, 14 et 15 avril à Nice, 21 et 22 avril à Saint-Riquier, et de nombreuses dates jusqu’en 2024.
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