Poupée Barbie porteuse de trisomie 21 : ce qu’en pensent les personnes concernées

Fin avril,  la société américaine Mattel a annoncé la sortie d’une Barbie porteuse de trisomie 21. La poupée présente certains des traits physiques associés à cette anomalie génétique. Cette initiative, qui prône l’inclusion et la différence, a été plutôt bien accueillie par les personnes concernées et leur entourage.

Elle est plus petite que la moyenne des Barbie. Elle possède un buste plus allongé, des oreilles plus petites, un nez plus plat et des yeux légèrement en amande. À son cou, un pendentif rose avec trois flèches qui symbolisent les trois chromosomes 21 au lieu de deux. Autant de caractéristiques généralement présentes chez les personnes porteuses de trisomie 21.

Lancée fin avril, la nouvelle Barbie a été conçue en collaboration avec la National Down Syndrome Society (NDSS). L’association américaine a aussi conseillé que la poupée arbore des orthèses tibiales et des baskets avec une fermeture Éclair. En effet, certains enfants porteurs de trisomie 21 s’équipent d’orthèses pour améliorer leur locomotion.

Promouvoir l’inclusion par le jeu

« Notre objectif est de permettre à tous les enfants de se reconnaître en Barbie, mais aussi de les encourager à jouer avec des poupées qui ne leur ressemblent pas, a déclaré Lisa McKnight, vice-présidente exécutive et responsable mondiale de la marque Barbie. Nous sommes fiers de présenter une poupée Barbie porteuse de trisomie 21, pour mieux refléter le monde qui nous entoure et renforcer notre engagement à promouvoir l’inclusion par le jeu. »

Fanny Lenormand a appris l’existence de cette nouvelle poupée grâce à sa maman.  « Je trouve que c’est une bonne idée, explique la jeune femme âgée de 30 ans, vice-présidente de Trisomie 21 France. Cela m’a rappelé que petite, je jouais avec une Barbie qui avait des chiens. »

Pour elle, la commercialisation de ce jouet peut aider à changer le regard sur les personnes porteuses de trisomie 21. À la fédération Trisomie 21 France, on se réjouit d’ailleurs qu’il y ait « une plus grande représentativité, y compris dans le domaine du jeu ». Fanny ajoute qu’il reste malgré tout beaucoup à faire pour que la société prête davantage attention aux « personnes comme nous ».

Trois jeunes femmes porteuses de trisomie 21 ambassadrices de la nouvelle Barbie

Pour accompagner le lancement de cette nouvelle poupée, Mattel a choisi trois ambassadrices dans le monde. En France, Éléonore Laloux, conseillère municipale déléguée à la transition inclusive et au bonheur à Arras (Pas-de-Calais) prête son image à la campagne de promotion de cette Barbie différente.

On montre enfin qu’il n’y a pas de beauté universelle, stéréotypée mais différentes formes de beauté. C’est vraiment une révolution des mentalités”, Vanessa, maman de Valentine, 13 ans, porteuse de trisomie 21.

« Je suis heureuse qu’une poupée comme Barbie qui véhicule une image de beauté, de réussite, de bonheur parfait devienne l’égérie d’une différence qui a été longtemps honteuse, confie Vanessa Arcos, maman de Valentine, 13 ans, et autrice du livre 1 chance sur 666. Sous les traits de Barbie, la trisomie 21 devient une caractéristique qui s’affiche fièrement au grand jour. Le message proclamé est qu’une personne porteuse de trisomie peut être cool, branchée, désirable, aimée de toutes et tous. On montre enfin qu’il n’y a pas de beauté universelle, stéréotypée mais différentes formes de beauté. C’est vraiment une révolution des mentalités. »

En voyant la poupée, Valentine s’est écriée : « Elle est comme moi. Elle est belle ! »

Une Barbie en fauteuil roulant, un Ken atteint de vitiligo

Ce n’est pas la première Barbie porteuse d’un handicap. Il en existe une se trouvant en fauteuil roulant, un modèle avec une prothèse auditive ou un autre avec une prothèse de jambe. Il y a aussi un Ken atteint de vitiligo, cette maladie dermatologique qui dépigmente la peau. Toutefois, certains parents notent que des poupons avec les caractéristiques physiques des enfants porteurs de trisomie 21 ont déjà été commercialisés par le passé. D’autres dénoncent, enfin, une « opération marketing » d’une marque, Barbie, en perte de vitesse ces dernières années.