L’humoriste à « la gueule en boomerang » Guillaume Bats est décédé à 36 ans

Publié le 2 juin 2023 par Claudine Colozzi
« Pour rire des autres, il faut d’abord savoir rire de soi-même. » La marque de fabrique de Guillaume Bats. © Julie Caught

L’humoriste Guillaume Bats est mort jeudi 1er juin à l’âge de 36 ans. Atteint de la maladie des os de verre, il avait pris le parti de rire de son handicap. On l’avait découvert il y a une dizaine d’années dans l’émission On n’demande qu’à en rire sur France 2 avec le sketch L’Adoption pour les nuls avec Jérémy Ferrari. Adepte de l’humour noir et de l’autodérision, il était en tournée pour son dernier spectacle Inchallah.

« Quand je pense qu’il y a des gens qui ont des personnes handicapées dans leur famille et qu’ils ne vont jamais les voir. Alors payer pour en voir un qu’on ne connaît pas, c’était pas gagné pour moi ! » Cette phrase de son premier spectacle Hors cadre ! résume bien l’humour de Guillaume Bats.

Guillaume Bats, frère de cœur et de scène

L’humoriste est décédé, à l’âge de 36 ans, le 1er juin, a annoncé sa maison de production. Sans toutefois préciser les causes de sa disparition. « C’est avec la plus profonde tristesse que nous vous annonçons le décès de Guillaume Bats, notre grand ami et frère de cœur et de scène […] Nous n’avons pas les mots mais un immense vide est déjà présent dans nos cœurs », écrit l’équipe de Dark Smile Productions sur la page Facebook de l’humoriste.

Lors de la dernière interview qu’il avait accordée à Faire-face.fr en avril 2023, à l’occasion de son dernier spectacle Inchallah, Guillaume Bats avait évoqué ce que le succès avait changé dans sa vie. « Ça m’a aidé dans la vision que j’ai de moi-même. Dans la confiance et l’assurance aussi dans mon rapport aux gens. »

https://www.youtube.com/watch?v=iD0Yd8j9su8

Jérémy Ferrari, son auteur, son producteur, son frère

Né à Reims en 1987, Guillaume Bats, atteint de la maladie des os de verre, est placé à la DDASS par ses parents à l’âge de 1 an. Il grandit en orphelinat et en familles d’accueil. Adolescent, il commence à monter sur scène en amateur. Puis, il débute en faisant la première partie de plusieurs humoristes – comme Anthony Kavanagh ou le Comte de Bouderbala.

Par ailleurs, il intervient dans l’émission On n’demande qu’à en rire (ONDAR), diffusée sur France 2. Notamment avec l’humoriste Jérémy Ferrari qu’il considérait comme un frère. Ce dernier était le producteur et le coauteur de son nouveau spectacle, Inchallah. En tournée de rodage, il s’apprêtait à participer au festival Off d’Avignon pour la troisième fois.

Un ton entre tendresse et blagues crues

Discret en dehors de la scène, il ne voulait pas être considéré comme un représentant de la cause des personnes en situation de handicap. Lors de la première interview qu’il nous avait accordée en 2016,  il s’en était expliqué. « Sur scène, je m’adresse à tout le monde. Si je fais bien mon travail, évidemment, je vais faire du bien aux personnes concernées par le handicap et tant mieux. Mais à aucun moment je ne monte sur scène pour revendiquer tel ou tel droit pour les handicapés. Un spectacle d’humour, ce n’est pas de la propagande. »

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Guigui, d’une grande générosité, n’a pas hésité à tendre la main à Jérémy Ferrari pour réaliser ses ambitions en lui faisant partager ses histoires tordues, en lui offrant des relations professionnelles et amicales jusqu’à la mort. Ce partage disproportionné est un exploit en soi quand on sait le besoin d’énergie que requiert le handicap. Il souhaitait aussi que tous les politiciens qui dirigent le pays et les institutions vivent avec l’AAH pour mieux comprendre nos problématiques quotidiennes et éternelles. RIP, notre combat se poursuivra grâce entre autre à ta mémoire.

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