La santé mentale, ce sont les jeunes qui en parlent le mieux… aux jeunes
Recourir au pair-à-pair pour faire de la prévention en santé mentale. Tel est le principe du service civique “ambassadeurs santé mentale” imaginé par la fondation ARHM avec Unis-Cité. Une mission de huit mois pour les jeunes de 16 à 25 ans motivés par cette thématique. Et jusqu’à 30 ans pour ceux en situation de handicap.
Tout a commencé à Lyon, en 2018. L’institut Jean Bergeret, spécialisé dans la prévention et la promotion de la santé mentale, accueille cette année-là une jeune volontaire en service civique. Avec pour mission de s’adresser aux gens de son âge.
L’expérience, concluante, amène la fondation ARHM – dont dépend l’institut – à expérimenter avec Unis-Cité, acteur majeur du service civique, un programme de prévention pair-à-pair. Et à le modéliser pour permettre son essaimage.
En 2021, les ambassadeurs santé mentale arrivent donc en Île-de-France, avec la fondation Falret. Puis, en Bretagne, avec Santé mentale France. Et dans la région Grand Est avec le Centre psychothérapeutique de Nancy. Pour la rentrée prochaine, ils seront aussi à Reims, dans la Marne, à Montpellier et à Béziers, dans l’Hérault…
La motivation pour postuler
Recrutés sur leur motivation par Unis-Cité, ces volontaires seront formés à l’automne sur la santé mentale et l’animation d’ateliers interactifs. Premiers secours en santé mentale, écoute active, communication non violente, passage en revue des compétences psychosociales… Les voilà prêts à partir sur le terrain, en duo ou en trio.
À la rencontre des structures de soin d’un département, au cours d’un “rallye santé” pour réaliser une plaquette informative, comme cette année dans le Morbihan. Et plus généralement, des jeunes, dans toutes les structures accueillant des 16-25 ans : établissements scolaires, foyers de jeunes travailleurs, missions locales… Où ils mettront en œuvre des outils de l’éducation populaire dans des ateliers interactifs.
Lever les tabous sur la santé mentale
« Sur le thème général de la santé mentale, nous avons, par exemple, utilisé le débat mouvant », expliquent ainsi Baptiste Robine et Léo Muller, qui viennent de terminer leur mission à Paris.
« Nous avons rappelé les trois niveaux définis par l’Organisation mondiale de la santé : “le bien-être”, “la souffrance psychologique” et “la pathologie”, poursuivent-ils. Puis, nous avons interrogé les représentations des participants en décrivant plusieurs personnages et en leur demandant de les placer dans les espaces définis pour chaque niveau. »
De quoi amener la discussion. Permettre aussi de donner son avis sans prendre la parole. Sur ce sujet ou sur celui des addictions, des réseaux sociaux, de la gestion du stress et des émotions, du genre, du harcèlement… Résultat, des ateliers prévus pour une heure ont parfois duré deux heures et demie. Objectif de lever les tabous sur la santé mentale atteint !
Dynamique de groupe
Dans chaque département où ils sont présents, les ambassadeurs santé mentale constituent un groupe de 8 à 10 jeunes aux profils variés. L’idée étant, à travers ce collectif, d’instituer une dynamique de groupe. Les volontaires n’ont donc pas tous le même niveau d’études. Et le handicap est plutôt source de richesse dans cette démarche pair-à-pair.
Vos avantages :
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- Guides pratiques à télécharger
- 2 ans d’archives consultables en ligne
1 commentaire
C’est vraiment inspirant de voir des initiatives comme celles-ci se développer pour promouvoir la santé mentale, surtout en impliquant la jeunesse de cette manière. La prévention pair-à-pair semble être une approche très efficace.
Je suis curieux de savoir s’il y a des projets similaires dans d’autres régions ou pays que vous connaissez. La collaboration entre la fondation ARHM et Unis-Cité a certainement ouvert la voie à quelque chose de très spécial.
Merci de partager cette belle avancée avec nous tous.